Accueil Actu

"Pourriez-vous me dire pourquoi je suis envahie de coccinelles?": explications et conseils pour faire face à ce phénomène

Chaque année, en octobre, elles viennent se planquer par centaines dans vos maisons pour venir y passer l'hiver: les coccinelles - asiatiques en très grande majorité - sont de retour.

"Pourriez-vous me dire pourquoi je suis envahie de coccinelles?", nous écrit Aurore via notre bouton orange Alertez-nous. Et elle n’est pas la seule : c’est un phénomène bien de saison. En octobre, ces insectes sont particulièrement visibles. D’ailleurs au moment même d’écrire cet article, nous apercevons une coccinelle sur la fenêtre du bâtiment de RTL House...

Mais revenons-en au cas d’Aurore, et de nombreuses personnes qui retrouvent non pas un insecte, mais une véritable colonie. "Au premier jour chaud suivant une vague de froid automnale, elles se rassemblent parfois par centaines dans les maisons pour hiverner dans les châssis et à l’intérieur des pièces habitables", explique l’association Natagora, qui a été particulièrement sollicitée par des particuliers faisant part d’invasions chez eux.


Ce sont souvent de voraces coccinelles asiatiques

Dans 95% des cas, il s’agit de coccinelles asiatiques. Celles-ci avaient été importées il y a quelques années comme moyen écologique de combattre les pucerons. Mais elle se sont répandues à une vitesse fulgurante sur le territoire belge, entrant en concurrence avec nos espèces locales. Les populations de coccinelles à deux points (Adalia bipunctata), l’une des 35 espèces de coccinelles que l’on retrouve chez nous, ont par conséquent très fortement baissé. "Elles entrent en compétition au niveau de la nourriture, car elles mangent toutes deux des pucerons, et l’espèce asiatique est plus vorace. De plus, la coccinelle asiatique a des larves particulièrement agressives qui meuvent manger les larves des autres espèces", détaille Pierrette Nyssen, entomologiste à Natagora.

Faute de montagnes chez nous, les coccinelles asiatiques (Harmonia axyridis), originaires des régions montagneuses de l’Asie de l’est, ont pour habitude de s'agréger à l'intérieur des fissures pour passer l’hiver à l’abri du gel, explique-t-on encore. Que faire si elles ont choisi votre maison ? "Si vous n’êtes pas dérangés, vous pouvez franchement les laisser là où elles sont", indique Natagora, qui précise qu’elles ne sont pas dangereuses et ne font pas dégâts dans les maisons.


Surtout pas de pesticides: ça ne sert à rien!

Et si elles vous ennuient: "Il faut en tout cas absolument éviter les pesticides car non seulement les coccinelles y sont peu sensibles, leur morphologie les protégeant des produits chimiques, mais en plus vous allez juste empoisonner votre propre maison et environnement". Il est conseillé de boucher les ouvertures en équipant vos fenêtres de moustiquaires ou en plaçant de fins grillages devant les ouvertures d’aération des châssis.


Que faire?

Il vous est également possible de déplacer les insectes, par exemple dans un abri de jardin, ou dans une boîte remplie de papier froissé enfoui sous un gros tas de feuilles mortes dans votre jardin, pour les protéger du gel. Pour les capturer: "On peut coincer un bas nylon entre deux éléments du tube de l’aspirateur, pour faire un filtre dans lequel les coccinelles seront récoltées, faute de quoi elles ressortent de l’aspirateur".

Sachez toutefois que si vous avez été "squatté" durant un automne, il est fort probable que cela soit à nouveau le cas l’année suivante: "elles laissent des phéromones particulières sur les lieux de rassemblement, impossible à enlever, à moins de repeindre la façade".

Comment reconnaître une coccinelle indigène d’une coccinelle asiatique ? C’est plutôt compliqué. "Le critère principal, c’est la taille : les coccinelles asiatiques sont plus grandes", explique la spécialiste, précisant que ce n’est toutefois pas un critère absolu, puisque certaines coccinelles de chez nous sont toutes aussi grandes. Le problème, c’est que tant les coccinelles asiatiques que les coccinelles à deux points sont "polymorphes": elles peuvent avoir des aspects différents au sein d’une même espèce.

À la une

Sélectionné pour vous