Accueil Actu

Philippe a trouvé ces beaux œufs tachetés dans son jardin: deux semaines plus tard, voici ce qui a éclos... (photos)

L’été est propice à l’observation de la nature. Sur vos balcons, dans vos jardins, et même à l’intérieur de vos maisons, vous remarquez diverses espèces, et vous nous soumettez vos photos. Avec nos spécialistes, nous les identifions, et vous faisons découvrir toute la diversité de la faune avec laquelle nous cohabitons parfois sans même le savoir. Chaque vendredi, découvrez l'une des trouvailles des lecteurs de RTL Info.

Philippe taillait la haie de son jardin à Braine-l’Alleud lorsqu’il est tombé sur un nid d’oiseau. "J’ai arrêté immédiatement. Que faut-il faire, laisser le nid, ou le déplacer ?", nous envoyait-il il y a un peu plus de deux semaines via le bouton orange Alertez-nous, joignant cette belle photo des œufs bleu-vert tachetés.



Laisser le nid tranquille

Jean-Yves Paquet, directeur d’études pour Aves, le pôle ornithologique de Natagora, nous indiquait alors qu’il s’agissait d’œufs de merle en délivrant les conseils suivants: "Il ne faut pas déplacer le nid et le laisser le plus possible tranquille". Il craignait qu’il soit peut-être déjà trop tard. Mais Philippe a suivi ces indications, et quinze jours plus tard, il a découvert que les œufs avaient éclos et nous a envoyé cette nouvelle photo des petits dans le nid.



Tailler ses haies maintenant... pas une bonne idée

Pour Corentin Rousseau, de la Ligue royale belge de protection des oiseaux (LRBPO), les jeunes ont l’air en forme et sont déjà plutôt grands. Philippe a donc bien fait en n’intervenant pas. Cependant, explique le directeur de la Ligue, il aurait mieux valu ne pas tailler sa haie à ce moment-là: "Le mieux est de ne pas tailler les arbres et haies entre le 1er avril et le 15 août. Cela permet d’éviter de détruire ou rendre visible aux prédateurs les nids et nichées". En Région bruxelloise, il est même interdit de procéder à des travaux d'élagage avec des outils motorisés et d'abattage d'arbres entre le 1er mars et le 15 août, selon l’article 27 de l’Ordonnance relative à la conservation de la nature du 1er mars 2012.

Mais comme le déplore la Ligue, la législation wallonne n’interdit pas ces travaux qui peuvent entraîner la destruction de nid et de nichées. "S’il y a des branches qui gênent, mieux vaut les couper, mais pas les tailler". On observera aussi les allers-retours des oiseaux dans les feuillages: ils indiquent qu’il y a probablement une femelle qui vient y couver ses œufs.


Que faire?

Mais que faire dès lorsqu’il est trop tard, et que le nid est détruit ? "S’il y avait des jeunes dans ce dernier, le mieux est de contacter le centre de revalidation le plus proche. Pour savoir s’il fait leur apporter les oisillons ou non".

Si le nid n’est pas détruit, mais toujours en place et stable, il peut du fait de l’élagage se retrouver à portée de vue des prédateurs. Il est alors conseillé d’essayer de camoufler rapidement le nid avec quelques branches avant de s’en éloigner rapidement, pour que les adultes puissent revenir. "Si un oisillon tombe au sol, on peut le remettre dans le nid. S’il est touché par un être humain, il est toujours accepté par les parents, il n’y pas d’inquiétude à avoir", précise Corentin Rousseau. Pour en savoir plus, la Ligue de protection des oiseaux a publié ces consignes au cas où vous retrouveriez un animal sauvage (cliquer ici).


Ils vont vite quitter le nid

Les petits merles retrouvés par Philippe vont très rapidement voler de leurs propres ailes. "La croissance des merles est très rapide. Après seulement quelques jours, ils savent déjà bien voler et quittent le nid très tôt". Leur couleur va également changer: "Le mâle est noir charbon, intense, avec le bec orange. La femelle sera brune chocolat. La couleur du jeune ressemble à celle de la femelle mais il est un peu plus clair au niveau de la poitrine avec des couleurs un peu plus chaudes, brun rouille".


Des jardins très appréciés... mais pleins de dangers

Le merle est l’une des espèces les plus communes en Belgique et les populations sont très stables. Vivant à l’origine dans la forêt, il s’est aussi très bien adapté à nos jardins tant à la campagne qu’à la ville, car ces endroits sont de véritables mines d’or pour ces oiseaux: ils viennent y chercher des vers de terre et des endroits pour la nidification. Mais il y a aussi des dangers, outre l’élagage en période de nidification. "Au centre, on reçoit beaucoup de merles blessés par des chats", explique Corentin Rousseau, qui conseille, pour protéger les oiseaux, d’accrocher une petite clochette au collier de son chat.


Deborah Van Thournout

À la une

Sélectionné pour vous