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Un champignon venu d'Asie pourrait faire complètement disparaître les salamandres

Vingt-sept organisations de protection de la nature et dix-sept organismes scientifiques, dont Natagora, Natuurpunt et l'Université de Gand (UGent), ont adressé une lettre à la Commission européenne afin qu'elle libère urgemment des moyens pour mener des recherches sur un champignon agressif qui menace d'anéantir toutes les espèces de salamandres.

La faute au champignon asiatique Batrachochytrium salamandrivorans (Bsal), qui absorbe littéralement la peau des salamandres. La maladie a été découverte pour la première fois aux Pays-Bas en 2010 et a détruit 99,9% de la population des salamandres tachetées en trois ans de temps. En 2013, on a constaté que la maladie était également présente en Wallonie (Liège et Robertville) et en mai 2015 en Flandre (Duffel). Il est ensuite devenu évident que les autres espèces de salamandres étaient aussi vulnérables aux effets du Bsal. Les amphibiens meurent peu après avoir été infectés.

La maladie fongique est inoffensive pour les humains, mais peut circuler par les chaussures des randonneurs et par le biais du commerce des salamandres asiatiques. "Les premiers cas ont maintenant été décelés en Allemagne; le temps est clairement venu de prendre des mesures appropriées", a indiqué le professeur An Martel (UGent). "L'Europe compte une quarantaine de sortes de salamandres. Certaines sont répandues sur l'entièreté du continent, tandis que d'autres sont plus rares et n'apparaissent que dans une région spécifique. Lorsque la maladie touche de telles populations fragiles, c'est la mort assurée."

Dans leur lettre à la Commission européenne, les auteurs demandent à la commissaire en charge de l'Environnement Karmenu Vella et à la ministre fédérale belge de l'Environnement Marie-Christine Marghem d'adopter urgemment les mesures qu'un comité d'experts a présentées, dans la lignée de la Convention de Berne, qui garantit la préservation des espèces animales et végétales sauvages en Europe. Cela signifie libérer des moyens pour la recherche, entamer un contrôle actif des populations dans les zones à risque et prêter une attention particulière aux espèces endémiques. Il est également demandé de limiter le commerce international des salamandres et d'élaborer un protocole de sécurité pour les chercheurs de terrain et les visiteurs des zones où se trouvent les salamandres tachetées. Les salamandres sont des vertébrés qui habitent notre planète depuis 150 à 200 millions d'années et qui se sont adaptés aux différents écosystèmes à travers l'histoire.

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