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Soupçonné à son tour de tricherie, Renault vacille...

Plusieurs sites de Renault ont été perquisitionnés la semaine dernière dans le cadre de l'enquête menée après le scandale Volkswagen, une révélation qui a entraîné l'effondrement en Bourse des constructeurs français et l'assurance par le groupe français qu'aucune fraude n'avait été détectée sur ses moteurs diesel.

Le groupe automobile Renault tremble, ce jeudi. A 15H20, le titre perdait 8,87% en bourse, après avoir affiché à la mi-journée un recul supérieur à 20%. Dans son sillage, Peugeot reculait de 2,88% après avoir frolé les -9%, ainsi que les équipementiers automobiles Faurecia (-2,71%%), et Valeo (-2,69%) dans un marché en baisse de 1,72%.

Cette chute suivait l'annonce de perquisitions menées la semaine dernière dans plusieurs sites de Renault - le siège social, le Centre technique Renault de Lardy et le Technocentre de Guyancourt - par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Ces perquisitions ont été réalisées dans le cadre de l'enquête menée par une commission technique indépendante mise en place par le gouvernement français, et chargée de vérifier que les constructeurs n'ont pas équipé leurs véhicules de logiciels équivalents à ceux de Volkswagen.

Une conférence de presse était prévue à 16H30 ce jeudi au ministère de l'Ecologie à l'issue d'une réunion de cette commission indépendante.

Renault assure que "la direction générale de l'énergie et du climat (DGEC), qui est, au titre du ministère de l'Ecologie (...), l'interlocuteur pilote de la Commission technique indépendante, considère que la procédure en cours ne mettrait pas en évidence la présence d'un logiciel truqueur équipant les véhicules Renault".

"En parallèle, la DGCCRF a décidé de faire procéder à un complément d'investigation sur pièce et sur site, qui a vocation à valider définitivement les premiers éléments d'analyse réalisés par la Commission technique indépendante", ajoute le groupe, qui assure "(coopérer) pleinement aux travaux" de cette commission.

La CGT du Centre technique de Renault Lardy, qui avait fait état dans la matinée de ces perquisitions, confirmées ensuite par la direction, a souligné que les enquêteurs "ont récupéré les PC de plusieurs directeurs".

Après le scandale Volkswagen, Renault a annoncé en décembre un plan d'investissements de 50 millions d'euros pour réduire l'écart entre les émissions polluantes de ses voitures en conditions d'homologation et en situation réelle.


Commission technique réunie jeudi 

Le constructeur PSA Peugeot Citroën, dont le titre a pâtit par ricochet de la chute de Renault, a rapidement envoyé un communiqué, et précisé "ne pas avoir fait l'objet d'une perquisition de la DGCCRF".

"Les résultats des tests réalisés par la commission technique" présidée par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal "nous ont été communiqués et attestent de l'absence de toute anomalie", ajoute le groupe.

La commission technique indépendante chargée de réaliser ces tests pour le compte du gouvernement afin de détecter d'éventuelles fraudes à la pollution sur des voitures françaises était, jeudi en début d'après-midi, en cours de réunion au ministère de l'Energie, selon des sources concordantes.

Les résultats de ces tests, réalisés par le laboratoire Utac-Ceram depuis octobre dernier sur 100 voitures, y seront présentés, selon les ONG environnementales Fédération nature environnement (FNE) et Réseau action climat, qui ont des représentants au sein de cette commission.

Une conférence de presse est prévue ce jeudi à 16H30 au ministère à l'issue de la réunion.

Selon France Inter qui ne cite pas de sources, les résultats de Renault seraient particulièrement mauvais.

"Pour PSA, l'écart entre les émission lors des tests en laboratoire et sur route est classique, deux fois plus en conditions réelles. Pour Volkswagen, c'est trois ou quatre fois plus. Mais pour Renault, les résultats sont très mauvais, bien au-dessus des autres constructeurs", croit savoir la radio.

La commission technique est composée de chercheurs, d'associations de défense des consommateurs et de l'environnement et d'organismes gouvernementaux.

Le numéro deux automobile mondial Volkswagen avait équipé 11 millions de véhicules diesel dans le monde d'un logiciel spécifique pour déjouer les normes antipollution, mais se défend de tout "mensonge" dans cette affaire.


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