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"Ca me dégoûte!": 38% des Belges ne supportent pas de voir deux personnes du même sexe s’embrasser (vidéo)

L’homosexualité est-elle encore un sujet tabou aujourd’hui ? Selon une enquête menée à l’automne 2012 par l’Université de Liège, la majorité des sondés se déclarent "gay-friendly". Pourtant, de nombreux homosexuels affirment rencontrer de l’homophobie autour d’eux, parfois dans des formes très violentes.

L’homophobie a été abordée sur le plateau de "C’est pas tous les jours dimanche". Avant un micro-trottoir à Schaerbeek, Christophe Deborsu expose des chiffres qui montrent encore une intolérance assez élevée face aux personnes du même sexe dans notre pays. En effet, 12% des sondés se disent gênés à la vue d’homosexuels qui se tiennent la main, tandis que 33% le sont quand ils aperçoivent un couple gay s’embrasser.


"Je ne comprends pas"

Des chiffres confirmés par les rencontres avec deux hommes à Schaerbeek. "Ca me dégoûte, estime le premier. Je suis désolé, mais c’est comme ça." Si le couple gay venait à s’embrasser… "C’est encore pire, c’est dégueulasse, laisse tomber. Je ne comprends pas qu’ils aient de l’amour entre hommes."

Le second homme interrogé va encore plus loin dans ses propos. "Comment je réagis ? Négativement, parce que je ne peux pas l’admettre. On m’a appris à vivre avec les femmes et pas avec les hommes." Sans retenue, il continue : "Nous, on se fait la bise mais on ne s’embrasse pas. Je suis peut-être de la vieille époque, mais c’est comme ça. Je dois dire les mots ? Les PD, les tapettes, je n’en ai rien à faire. Et les gouines non plus !"


"Comment considérer quelque chose que l'on ne connait pas"

Des propos très durs, auquel a réagi le psychologue Frédéric Burdot. Il explique pour certaines personnes sont homophobes. "C’est clair qu’il y a toujours une sorte d’ambivalence face à l’inconnu. On se demande comment on doit considérer quelque chose que l’on ne connait pas, qui nous touche d’une façon plus inconsciente et vis-à-vis de laquelle on ne sait pas se positionner (…) Je crois que ces personnes sont allées au-delà. Elles se sont construites dans un système qui, de cet inconnu, les a amenées à être de plus en plus homophobes et à manifester de plus en plus d’agressivité face à un système qu’elles ne connaissent pas."

"Les sociétés s’organisent selon un système patriarcal qui fait qu’il y a une sorte de transmission de père en fils et les femmes sont mises de côté. Il y a sans cesse une haine vis-à-vis de la femme, une sorte de misogynie acceptée. Et finalement, ce que l’on n’aime pas dans l’homme, ce n’est pas tellement son homosexualité, mais c’est la féminité qui est à l’intérieur de l’homme."

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