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"Je n’écouterai pas cette dame": la maman d'une victime des attentats de Paris refuse de parler avec la bourgmestre de Molenbeek

Ce midi dans l'émission "C'est pas tous les jours dimanche", Nadine Ribet-Reinhart, une maman française qui a perdu son fils lors des attentats du 13 novembre à Paris et qui porte plainte contre la Belgique, s’est exprimée et a expliqué les raisons de cette plainte.

Le 13 novembre dernier, Valentin, un avocat de 26 ans, est mort au Bataclan sous les balles des terroristes. Sa maman, Nadine Ribet-Reinhart, a décidé, avec d’autres parents de victimes, de porter plainte contre la Belgique pour comprendre comment de tels actes ont pu se produire. "Nous, les parents des victimes, nous avons des téléphones qui ne sonnent plus, des mails qui sont restés sans réponse, des feux de cheminée qui ne brûlent plus, des ciels bleus qui restent gris, des portes qui ne s’ouvraient pas, des sourires qui en se feront plus, des voix qu’on entendra plus, alors, oui, nous souffrons, mais nous refusons que notre souffrance soit instrumentalisée et évoquée sur les médias par les hommes politiques de France et de Belgique", a-t-elle expliqué en direct depuis Paris dans l’émission C’est pas tous les jours dimanche. Par ces paroles, la maman endeuillée fait référence aux propos qu’a tenu notre premier ministre Charles Michel sur les ondes de la radio française Europe 1. Il a indiqué comprendre la souffrance des parents, mais a précisé que la Belgique avait déjà déjoué des attentats et qu’elle n’était pas devenue en quelques mois incapable ou incompétente.


"Moi je sais que le sang de mon fils a coulé le 13 novembre"

La maman a encore réagi en expliquant que les parents des victimes restaient dignes et ne se résignaient pas à entendre que la Belgique travaillait bien. "Moi je sais que le sang de mon fils a coulé le 13 novembre, il a coulé avec le sang de 130 victimes, et que les terroristes ne sont pas arrivés par hasard sur le territoire français armés de kalachnikov. C’est une guerre, et cette guerre porte donc des responsabilités qui sont à déterminer et je les déterminerai."


"Même si elle ne m’écoute pas, je veux quand même lui assurer tout mon respect"

Présente sur le plateau de l’émission, Françoise Schepmans, la bourgmestre de Molenbeek, a tenté de parler à la maman endeuillée, mais celle-ci n’a pas voulu l’écouter. "Je n’écouterai pas cette dame, c’est la justice qui fera son devoir. Moi je suis une mère de victime, je suis endeuillée, mais pas résignée et derrière moi beaucoup de familles vont se solidariser avec cette démarche et les responsabilités seront déterminées à tous les niveaux, parce que vos compatriotes ont besoin aussi de savoir. Je veux que justice soit faite, que les responsables qui, depuis plus de 20 ans, ont laissé le lit de terreau du djihadisme s’installer en Belgique pour venir tuer en France, soient jugés, soient déterminés responsables et répondent de leurs actes". "Même si elle ne m’écoute pas, je veux quand même lui assurer tout mon respect et je comprends la douleur intolérable de cette dame et dans cette douleur, on est toujours seul. Si cette dame peut se sentir plus forte en déposant plainte qu’elle le fasse. Mais au-delà de ça, en Belgique nécessairement, il faut qu’il y ait des enquêtes. Des enquêtes d’abord pour éradiquer le fondamentalisme, ce terrorisme violent et ensuite pour comprendre comment ce terrorisme a pu se mettre en place, comment on en est arrivé à ce radicalisme", a ensuite indiqué la bourgmestre.

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