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"Près de 40% des citoyens risquent de basculer sous le seuil de pauvreté", Maxime Prévot tire la sonnette d’alarme face à la flambée des prix de l’énergie

La situation économique actuelle devient de plus en plus compliquée à gérer pour les citoyens belges. Certains sont dans le déni, d’autres réagissent. Une nouvelle tendance apparaît chez nous. Elle nous vient du Royaume-Uni, là où le mouvement "Don’t Pay" – lancé sur Tik Tok – a plus de 100.000 adeptes. Le principe ? Les membres ne veulent plus payer leurs factures d’énergie tant que les prix ne redeviennent pas raisonnables.

En Belgique, certains se disent maintenant prêts à emboîter le pas et à ne plus payer leurs factures, dans l’espoir de faire diminuer les prix. C’est le cas de Patrick, présent sur le plateau de C’est pas tous les jours dimanche. "C’est inadmissible ce qu’il se passe à l’heure actuelle dans notre pays", lance-t-il. "On va droit dans le mur. Et que fait le gouvernement ? Ce sont les multinationales qui décident", estime-t-il.

Face à son cri de désespoir, les Politiques ne sont pas restés insensibles. A commencer par Maxime Prévot, président des Engagés, Député fédéral et bourgmestre de Namur. Il tire la sonnette d’alarme. "Aujourd’hui, une série immense de la population – ce qu’il reste de la classe moyenne – va être en incapacité de pouvoir assumer", dit-il sur le plateau de C’est pas tous les jours dimanche. "On a le sentiment d’avoir des gouvernements qui ont deux de tension", poursuit-il.

Le président des Engagés va même plus loin dans ses propos : "On est face à une hécatombe sociale potentielle énorme. Près de 40% des citoyens risquent de basculer sous le seuil de pauvreté, et je ne parle même pas encore des entreprises", s’alarme-t-il.

Maxime Prévot parle même de "chaos social et économique comme on n’en a plus connu depuis des décennies", donnant comme exemple des foyers avec un acompte de 700 euros d’électricité ou de gaz. À cela, dit-il, il faut ajouter le remboursement de son prêt hypothécaire ou le paiement de son loyer et les besoins de la vie de tous les jours. "C’est impossible. Il est temps que l’Etat intervienne pour redevenir l’Etat stratège et régulateur, et plafonne les prix. Nous avons proposé qu’on fixe à 100 euros le mWh, cela va permettre de diviser par trois la facture", réagit le président des Engagés.

Le ton monte

Thomas Dermine, secrétaire d’Etat pour la Relance et les Investissements stratégiques, prend la parole et se dit d’accord avec la situation chaotique décrite sur le plateau. "On est en guerre, donc il faut prendre des mesures extraordinaires. Le Codeco n’a pas été assez loin", avoue-t-il.

Pour lui, il est nécessaire "d’aller plus loin" sur deux sujets : le secteur énergétique afin de lutter contre les profits de certaines grosses entreprises. "La Ministre de l’Energie y travaille", informe Thomas Dermine. Mais aussi agir sur les prix. "Il faut intervenir, réguler et y compris menacer de renationaliser certaines parties de marché." Ce à quoi Maxime Prévot ne manque pas de réagir : "N’attendez pas l’Europe, la France n’a pas attendu l’Europe. Ça fait des semaines qu’elle a plafonné les prix", lui lance-t-il. Remarque que n’a pas apprécié le secrétaire d’Etat.

"Don’t Pay", une mauvaise idée

Suivre le mouvement "Don’t Pay" ne serait pas une bonne idée, selon Marc Van den Bosch, directeur général et porte-parole de la Fédération Belge des entreprises Électriques et Gazières. Cela pourrait créer des problèmes au niveau de l’approvisionnement. "Si on arrête de payer les factures, c’est la fin des fournisseurs puisqu’ils sont responsables pour tous les impayés. Donc si les clients ne payent pas les factures, le fournisseur doit continuer à payer le gestionnaire du réseau, les taxes comme la TVA, les certificats verts… Ainsi que tous les autres coûts et son énergie", détaille-t-il.

Pour lui, la solution est de "consacrer nos moyens à ceux qui en ont le plus besoin."

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