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Dimitri Legasse menacé à cause du nom qu'il a donné à son fils: "On a pas du tout pensé au rapprochement avec 'Elio Di Rupo'"

"C'est pas tous les jours dimanche" revenait sur l'attaque d'un jeune mouscronnois contre le bourgmestre de Mouscron. Des faits et des menaces sont souvent proférées à l’encontre d’autres bourgmestres et de leur famille.

Lundi soir, un jeune homme de 18 ans s’est battu puis a asséné des coups de cutter mortels à Alfred Gadenne, le bourgmestre de Mouscron. Le jeune mouscronnois tenait le bourgmestre responsable du suicide de son père, peu après son licenciement.


"J'aurai ta peau"

"On est amenés à être juge, par moment, du personnel, et à prendre des décisions parfois lourdes, difficiles", souligne Vincent De Wolf, député-bourgmestre d’Etterbeek. "Il y a un certain temps, un agent communal qui avait été l’objet d’une sanction lourde avait dit à ses collègues « J’aurai sa peau » en parlant de moi. Ça avait d’abord perturbé ma famille, mais aussi perturbé pas mal les fonctionnaires concernés, une protection policière avait été mise en place pendant un certain temps."


La faute aux réseaux sociaux?

"Mais je crois que les réseaux sociaux, la façon dont la société évolue, le stress, la tension, le rejet de l’autre…", pense le député-bourgmestre. "Il faudrait faire, je crois, de la prévention dans l’enseignement, dans pas mal de milieux parce que à force de dire et d’écrire n’importe quoi et de véhiculer de la violence, parfois, certains qui sont plus fragiles, passent à l’acte."

Il y a aussi des manières plus sourdes, plus sournoises, de nuire aux politiques. Le fils de Dimitri Legasse en a été victime. Il porte un prénom qui se rapproche d’Elio Di Rupo, le président de son parti, le parti socialiste. "Mon fils s’appelle Célio", explique Dimitri Legasse, Dimitri Legasse, député-bourgmestre de Rebecq.


"On a choisi ce prénom en référence à un mont latin à Rome"

"Nous étions inquiets, au début ma femme et moi, lorsque nous avons choisi ce prénom en référence à un mont latin à Rome. Nous avions une inquiétude par rapport à la marque de vêtements. On s’était dit « tiens, peut-être qu’il pourrait se faire railler car c’est une marque », mais on trouvait le prénom tellement joli qu’on s’était accordé avec mon épouse sur ce prénom…. On a pas du tout pensé au rapprochement avec le président du parti socialiste. Et pourtant, c’est une des premières réactions qu’on a eue, et il y en a eu plusieurs, jusqu’à recevoir des photos avec un nœud papillon et toutes sortes de commentaires désobligeants et discourtois", raconte Dimitri Legasse.


"Je n’aurais pas cru qu’on en arriverait là"

"Cela a été dur à porter, à tel point qu’on s’est posé la question de savoir si on allait le mettre à l’école communale ou dans une autre école, d’une commune voisine, ce qui est quand même fou, même de l’envisager. Je n’aurais pas cru qu’on en arriverait là. Finalement, on l’a mis à l’école communale et cela se passe très bien."

"Ce n’est pas la seule fois où nous avons été victimes de railleries, de commentaires et de menaces parfois. Mon épouse travaille à la commune, elle avait été engagée par mon prédécesseur mais on dit que c’est du favoritisme, à tel point qu’il y avait un jour sur la Grand-Place, de la peinture avec des injures, des mots discourtois, autant de choses qui sont difficiles à accepter."

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