Accueil Actu

Le représentant de Trump en Belgique a beaucoup fait sourire notre climatologue

Le représentant des Républicains en Belgique, Michael Kulbickas, était sur le plateau de C’est pas tous les jours dimanche. Il a été confronté à Jean-Pascal Van Ypersele, professeur de climatologie à l’UCL et ancien vice-président du GIEC. Et ce dernier se demande d’où proviennent les chiffres et informations soi-disant scientifiques qu’ils avancent…

"Est-ce que le réchauffement climatique est un canular ? Je suis d’accord avec ça". M. Kulbickas a expliqué pourquoi Donald Trump sorti de l’accord de Paris sur le climat. Selon lui, ils ne sont pas les seuls à penser que l’homme n’est en rien responsable du réchauffement climatique. "Il y a plusieurs autres personnes et pas que M. Trump qui le disent. Ce qu’on dit, c’est que le programme politique poussé par les alarmistes -qui essaient de nous convaincre d’agir rapidement avec des programmes qui vont concentrer les pouvoirs dans un très petit groupe de personnes dirigées par les Nations Unies- ne va pas changer du tout la question du climat. Ce n’est pas une question de science, c’est le programme politique qui est un hoax", a-t-il argumenté. Pour lui, "la science ne sait pas dire si" l’influence de l’homme sur le climat est de "100% ou 0%".


Le GIEC a justement été payé par les Nations Unies pour donner un avis objectif

Jean-Pascal  Van Ypersele lui a répondu très clairement : ils en sont sûrs à plus de 95%. "C’est un fait aujourd’hui. Les glaciers sont en recul, tout le monde peut le voir. Les vagues de chaleur se multiplient. Il y avait 53° en Asie il y a quelques jours, les inondations se multiplient aussi. Donc le changement climatique est très clair. Le GIEC a été créé par les Nations Unions justement pour faire le tri dans toutes les informations scientifiques et déterminer ce qui était solide et ce qui l’était moins. Il a conclu qu’il était extrêmement probable, à un degré de certitude dépassant 95%, que c’étaient bien les activités humaines qui causaient le réchauffement du climat."


"Vous n’êtes pas tout à fait bien informés sur les aspects scientifiques de la question"

Mais "les océanographes disent que l’Antarctique grossit maintenant", avance alors M. Kulbickas. "Il y a justement un morceau de l’Antarctique qui vient de se détacher, à peu près le jour où M. Trump décidait de sortir des accords de Paris donc je pense que vous n’êtes pas tout à fait bien informés sur les aspects scientifiques de la question", a répondu M. Van Ypersele, non sans une pointe d’ironie.


Une décision stupide pour l’économie américaine

Sandrine Dixson-Declève, elle, représente les Démocrates en Belgique. Elle conteste aussi les arguments de Trump pour sortir de l’accord de Paris. "Mauvais pour l’économie ? C’est absolument incorrect. Si ceci est une décision logique et rationnelle, il n’y a pas de logique ou de rationnel là-dedans. Pourquoi ? Parce qu’il y a 12 fois plus de croissance dans les postes concernant le solaire et tout ce qui est éolien qu’au niveau du charbon ou de l’industrie pétrolière aux Etats-Unis. Deuxièmement, il y a 6 fois plus de postes maintenant, déjà créés, que dans les raffineries, les usines de charbon et le gaz."


Les 2% de scientifiques qui critiquent le réchauffement climatique sont payés par l’industrie polluante

La démocrate se range clairement du côté de la communauté scientifique et renvoie de nouveaux chiffres parlants à M. Kulbickas : "Les faits scientifiques sont là. 98% des scientifiques y croient. Les 2% qui restent sont souvent payés par l’industrie du charbon ou pétrolière. On se demande avec la décision de M. Trump s’il y a de la logique là-dedans. 71% des Américains voulaient rester dans l’accord de Paris. 57% des Républicains voulaient y rester. Est-ce un choix personnel, narcissique ?", de Donald Trump, se demande-t-elle. Car dans ce dossier, il n’a écouté personne : ni les Européens, ni "même ExxonMobil qui lui a dit : restez dedans car comme ça on a au moins un pied dedans."


La Chine va aussi devenir n°1 en développement durable

Pour elle, au final, "les Etats-Unis vont perdre leur place au niveau international, que ce soit au point de vue économique que géopolitique." Ce que notre ministre de l’Energie, de l’Environnement et du Développement durable, Marie-Christine Marghem, semble penser également : "Ca va permettre aux Chinois de devenir les N° 1 mondiaux en termes de développement durable."


Aucun chiffre avancé par le Républicain ne correspond aux données scientifiques

Pourtant, selon M. Kulbickas, "les Etats-Unis sont maintenant le leader mondial dans les réductions des émissions : 11%". Des chiffres à nouveau discrédités par le professeur Van Ypersele : "Les émissions ont augmenté de 3% aux Etats-Unis et ont baissé de plus de 20% en Europe." Enfin, M. Kulbickas a cité un des scientifiques qui critique le travail du GIEC, que les Etats-Unis ne vont d’ailleurs plus financer. Mais M. Van Ypersele a répliqué rapidement en entendant son nom : "Il n’est pas climatologue, il n’y connait rien."

À la une

Sélectionné pour vous