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Louise, tuée à Liège par un violeur récidiviste: fallait-il la prévenir des antécédents du tueur? (vidéo)

La mort tragique d’une jeune Française à Liège a défrayé la chronique cette semaine. L’auteur présumé des faits, le voisin de l’étudiante, est en effet un violeur récidiviste.

Pourquoi la police de Liège n’a-t-elle pas réussi à protéger l’étudiante qui se disait pourtant menacée par cet homme? Le parquet aurait-il pu agir? Faut-il que le casier judiciaire des délinquants sexuels soient connus de ses voisins.

Sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche", Luc Gochel, journaliste pour Sudpresse et proche du dossier a expliqué qu'actuellement la police de Liège ne veut pas communiquer. "Normalement, quand la jeune fille a déposé plainte, je crois que tous les voyants devaient être au rouge. Il était en liberté conditionnelle, il avait fait un geste très explicite et on ne fait rien", affirme-t-il. "Il aurait fallu prévenir le parquet, le tribunal d’application des peines et on devait révoquer ses conditions de libération conditionnelle mais au minimum prévenir cette jeune fille qu’elle vivait au-dessus d’un détraqué", estime Luc Gochel.

Fallait-il prévenir la jeune fille? "Je ne suis pas sûre. Il fallait prévenir le parquet mais la jeune fille, je ne suis pas certaine que légalement, ce soit possible", a déclaré la chroniqueuse Emmanuelle Praet.


"Je ne peux pas croire que le PV ne soit pas remonté vers le parquet"

Jean-Luc Dessy, l'avocat du récidiviste, affirme que l'enquête va permettre de répondre à cette question. "Maintenant, est-ce que cette plainte a été déposée? Il y a le PV simplifié pour des infractions et des dénonciations peu graves. Quand on fait la démarche d’aller vers le commissariat, ce n’est pas banal. Le PV simplifié ne remonte pas vers le parquet tandis que le PV classique remonte automatiquement. Je ne peux pas croire que dans ce cas-ci, ce type de PV pour un tel incident, qui n’est pas anodin, ne soit pas remonté", a-t-il déclaré. "En 2015, il y aurait eu un appel de cette demoiselle et/ou de son ami au propriétaire qui aurait fait une démarche auprès de l’intéressé dont j’assure la difficile défense. Il y aurait eu une démarche avec un dialogue et des excuses. L’enquête le dira mais l’incident semble avoir été aplani."


Faut-il que les voisins d’un violeur libéré soit mis au courant de son passé ?

Pour le juge honoraire, Christian Panier, il s'agit d'un choix de valeur. "Il faut trouver la balance. Vous imaginez s’il fallait placardiser les ennuis judiciaires de tout un chacun. Où allons-nous?", s'interroge-t-il. "Ne faudrait-il pas songer législativement à peut-être apporter des aménagements à ce principe qui est de ne pas jeter en pâture le passé judiciaire des gens. Que l’on trouve des mécanismes en passant par le parquet, mais encore faut-il qu’il soit alerté, et que celui alerte le tribunal d’applications des peines... Dans le cas présent, s’il y a eu une plainte ou un signalement et que celui-ci a suivi son trajet, ce qui ne semble pas avoir été le cas, il faut se poser des questions."


"Il y avait un vrai danger"

"Prévenir les voisins, c’est la problématique d’un retour au pilori, qui est une notion moyenâgeuse et qu’il ne faut plus préconiser", a ajouté Jean-Luc Dessy, l'avocat du récidiviste.

Notre chroniqueur, Christophe Giltay, a lui rappelé qu'il ne fallait pas "oublier qu’il y a un principe dans notre droit qui dit que quelqu’un qui a purgé sa peine et qui a payé sa dette à la société, a le droit de réinsérer en travaillant et en vivant bourgeoisement dans un appartement. Il faut savoir qu’il y a de nombreuses femmes qui signalent des actes de violence à leur encontre, notamment dans le cadre de violence conjugales,… Les policiers sont souvent débordés et il arrive que des gens se fassent assassinés alors qu’ils avaient signalé à la police qu’ils étaient menacés. Mais dans ce cas-ci, il s’agissait d’un récidiviste. Il y avait un vrai danger." 

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