Accueil Actu

Policiers belges interpellés avec des migrants en France: "On se débarrasse ‘en stoemelings’ de gens qui gênent"

Dans l’émission C’est pas tous les jours dimanche, Alexis Deswaef, président de la Ligue des Droits de l’Homme, critique la pratique des policiers qui raccompagnent à la frontière les illégaux. Vincent Gilles, le président du syndicat libre de la Fonction publique-Police, justifie cette pratique.

Alexis Deswaef rappelle que lorsqu'un illégal est raccompagné à la frontière, "il y a des règles de droit, il y a un protocole d'accord, des conventions. On ne va pas déposer comme ça des migrants dans un champ de maïs de l'autre côté de la frontière". Pour le président de la Ligue des Droits de l’Homme, le ministre de l'Intérieur Jan Jambon a menti lorsqu'il a couvert les policiers qui avaient dépassés la frontière belge. Celui-ci avait expliqué qu'ils s'étaient "perdus" et qu'ils "n'avaient pas vu qu'ils étaient de l'autre côté de la frontière". "Comment le ministre peut mentir à ce point-là pour couvrir une pratique qui est contraire au texte. La seule conclusion, c'est qu'on se débarrasse de personnes qui gênent", juge Alexis Deswaef.

"Il y a un protocole d'accord qui date de 1964 qui dit comment on doit faire, et les Français disent que ce protocole existe et qu'on doit l'utiliser, et nous, en stoemelings comme on dit, on va déposer les migrants pour s'en débarrasser", estime Alexis Deswaef.


Voici pourquoi la police belge n'a pas prévenu les policiers français

Vincent Gilles, le président du syndicat libre de la Fonction publique-Police, justifie le travail des policiers. "Le premier point, les collègues, lors du deuxième dépôt, ont traversé de bonne foi une frontière qui n'est pas marquée au sol, dans un lieu qu'ils ne connaissent pas. Ils ne sont pas de la zone du coin!", explique-t-il. "Ce que le ministre dit, c'est que la pratique de la reconduite à la frontière, mais à la frontière belge, est systématique en Flandre occidentale. Donc ils agissent bien sur ordre de façon tout à fait légale. Et non, nous n'avons pas l'obligation de prévenir la police française, ça c'est dans le cadre du report d'une personne dont on peut démontrer qu'elle est candidate réfugié politique en France", ajoute Vincent Gilles. "Ici, les personnes nous ont d'elles-mêmes dit qu'elles ne voulaient pas être réfugiés politiques en Europe mais en Angleterre, donc dans un cas de ce genre, on doit les remettre à la frontière", précise-t-il.

À la une

Sélectionné pour vous