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Son frère, Mohamed Abrini, est l'un des hommes les plus recherchés après les attentats de Paris: "Je suis sûre qu’il n’a rien à voir avec tout ça"

Dans l'émission "C'est pas tous les jours dimanche", un document exclusif. Christophe Deborsu a rencontré la soeur de l'un des fugitifs recherchés après les attentats de Paris, Mohamed Abrini.

Christophe Deborsu a rencontré à Molenbeek la sœur de Mohamed Abrini, un Belgo-Marocain de 30 ans considéré comme le complice présumé de Salah Abdeslam. L'homme, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international, a été filmé le 11 novembre vers 19H00 dans une station-service de Ressons (Oise, au nord de Paris), au volant de la Clio qui a servi deux jours plus tard à commettre les attentats, avec Salah Abdeslam. D’après sa sœur, cette photo ne prouve rien: "Je suis sûre qu’il n’a rien à voir avec tout ça", a-t-elle déclaré.

On dit qu’il y a une photo des deux, dans une voiture

"Je n’ai encore rien vu, donc je n’y crois pas."

Vous voulez dire qu’on a vu simplement la photo de votre frère dans la voiture, mais pas celle de Salah, donc vous n’y croyez pas tant que vous ne voyez pas la photo intégrale?

"Exactement, c’est ça."

Il connaissait Salah, vous habitez à quelques pas, pas loin de chez lui

"Bien sûr, c’est nos voisins, je connais sa sœur, je connais sa maman, toutes des personnes aimables, gentilles, qui n’ont rien de dangereux comme on le prétend dans les médias. Déjà on a des preuves concrètes qui prouvent qu’il n’était pas là." 

Quelles preuves ?

"Déjà, il était parti signer son contrat de bail avec sa future femme, avec laquelle il devait s’installer en février." 

Vendredi soir, le vendredi 13 ?

"Bien sûr, vendredi soir à 20h30, il était avec sa propriétaire, d’ailleurs elle a même témoigné auprès de la police et auprès de la presse, en disant qu’il n’avait rien de dangereux, que c’était une personne normale, tranquille, et qu’il avait des projets de vie."

Mohamed Abrini tient une sandwicherie à Molenbeek. Il a de nombreuses condamnations pour vol à son actif. Son frère Suleyman est parti faire le Djihad en Syrie, il y est d’ailleurs mort. Mais attention, il ne faut pas confondre les deux frères, dit leur sœur.

"Mon frère Suleyman n’est pas mon frère Mohamed. Pour moi, c’est le jour et la nuit."

En quoi vous voulez dire que c’est le jour et la nuit ?

"Dans le sens où Mohamed voyageait, quand bien même on pourrait dire qu’il a fait de la prison, les erreurs du passé, tout le monde en fait. Moi je sais qu’il n’a rien à voir avec tout ce qu’il y a à voir avec la Syrie et tout ça. Il y a plein de choses qui se disent, comme quoi il oblige sa future femme à porter la burqa alors qu’elle ne porte pas le voile du tout. On voit qu’il y a beaucoup d’amalgames, et ça, c’est inacceptable".

Au niveau foi, au niveau croyances, il était très radical ? Ne pas serrer la main à des jeunes filles, des choses comme ça, ce n’est pas son genre ?

"Pas du tout, d’ailleurs son avocate pourrait le prouver. Ce n’est pas parce qu’on prie 5 fois par jour que ça fait de nous des terroristes, des radicalistes."

"Je voudrais lui dire qu’il devrait se rendre, parce qu’il n’a rien à craindre, il n’a rien à se reprocher surtout, car il n’était pas là lors des attentats. Je ne sais pas s’il pourra avoir ce message de ma part, mais en tout cas, s’il devait être amené à se rendre, j’aimerais qu’il sache qu’il ne doit pas avoir peur, parce qu’on prendra les mesures nécessaires pour prouver qu’il est innocent et qu’il n’a rien à voir avec tout ça."

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