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Vers une interdiction de fumer en terrasse et même en rue? Voici la réponse du MR

Vu le constat de non-respect de la législation anti-tabac dans les discothèques, révélé ce vendredi par notre émission "Reporters", "C’est pas tous les jours dimanche" a posé la question : Faut-il exclure le tabac de la rue, sur les plages ou aux terrasses de cafés ? C’est déjà le cas par exemple à New-York ou à Tokyo. Les avis sur la question sont partagés.

Lors de son micro-trottoir aux boules rouges et vertes réalisé à Jambes (Namur), Christophe Deborsu a posé cette question. Ceux qui étaient pour une plus forte interdiction l’étaient par exemple parce que "même en rue je suis dérangé par les fumeurs. Et vous dégustez leur saloperie de fumée de cigarette". Une fumée qui tue via le tabagisme passif : "C’est des meurtriers", tonnait d’ailleurs un témoin. Pour d’autres, les raisons étaient autres : "Parce qu’on jette les mégots par terre et ça c’est dégoûtant", estimait une dame. Deux autres revenaient carrément sur l’égalité hommes-femmes, car pour elles, il faudrait interdire la cigarette en rue "pour les dames au moins. Je trouve que ça fait vulgaire"… l’autre ajoutant même le mot "pute".


66% des Namurois contre plus d’interdiction

A l’inverse, les fumeurs étaient plutôt contre. "Je trouve qu’il y a assez d’air, que ça ne dérange personne", expliquait un homme pour qui, si ça dérange quelqu’un, et bien "tant pis". Et il n’y avait pas que des fumeurs dans ce cas : au final, deux tiers des personnes interrogées à Namur étaient contre une plus forte interdiction, alors que seulement un quart (26%) des Wallons fument.


"Pour moi, la cigarette c’est à la maison, point barre"

Notre chroniqueur Michel Henrion, lui, se positionne du côté des progressistes : "Je trouve que ce n’est pas admissible sur les plages, dans les plaines de jeu, dans les voitures avec enfants, aux terrasses de cafés, autour des écoles, dans les parcs (c’est la cas en Finlande, Australie, Canada, France, Grèce, Japon, USA, Afrique du Sud), même chose dans les rues, même chose pour les femmes enceintes. Pour moi, la cigarette c’est à la maison, point barre."


L’interdiction en terrasse tuera-t-elle de cafés ? On peut en douter

Et donc pour lui, les terrasses des cafés devraient être interdites aux fumeurs. Mais pour Habib Zaouali, le gérant de la brasserie Le Cecil, à Liège, "si vous interdisez la cigarette en terrasse, là il y aura moins de clients." C’est ce que l’horeca et l’industrie du tabac avaient déjà dit lors de l’introduction de l’interdiction de fumer à l’intérieur, ce qui ne s’est pas vérifié. Selon les statistiques de 2003 à 2013 citées par Luk Joossens, auteur du livre "La guerre du tabac en Belgique", "l’interdiction de fumer n’a tué aucun café. A Bruxelles, le nombre de café a même augmenté".


Les café bien meilleurs élèves que les discothèques

Et les cafés, comparés aux discothèques, font mieux respecter la loi actuelle : seuls 10% sont en infraction. M. Zaouali explique que lui, il met les clients dehors. "J’entends encore des gens me dire" je fume à l’intérieur et je paierai l’amende. "Mais je n’accepte pas. Je les mets dehors parce qu’il y a quand même le respect pour les autres personnes."


D’abord faire respecter la loi actuelle avant de l’endurcir

Au final, la direction politique que prend notre pays n’ira pas vers plus d’interdiction, en tout cas pas à court terme. "On pourrait aller plus loin : la suppression de la vente et la consommation de tabac. Mais je crois qu’il ne faut pas aller aussi loin dans un premier temps", expliquait Damien Thiéry, député fédéral MR et représentant de la majorité gouvernementale. "Avant d’aller plus loin, faisons d’abord respecter cette loi qui existe."


Pas assez de contrôles le soir et la nuit

Et pour cela, chacun s’accordait à dire que les contrôles sont trop peu nombreux. "Ce problème a été décelé par la ministre de la Santé Maggie De Block il y a un an, un an et demi, et donc il y a 12 nouveaux contrôleurs qui ont été formés. Qui devraient peut-être travailler plus la nuit…", a admis M. Thiéry. En fait, "seulement un quart des contrôles a lieu en soirée et la nuit", expliquait M. Joossens, pour qui "c’est insuffisant". M. Thiéry l’assure : les données sont récoltées et analysées, et si l'analyse prouve qu'il faut renforcer les contrôles aux heures tardives, ça sera fait.

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