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Controverse: "Trop de médicaments sur le marché ne devraient plus s'y trouver" (vidéo)

L'émission Controverse de ce dimanche revenait sur les médicaments inutiles et/ou dangereux. Selon Test-Achats, sur 4000 médicaments testés, 460 seraient peu efficaces et/ou peu sûrs et 113 potentiellement dangereux. Étude sérieuse ou pas ? Faut-il renoncer à certains médicaments ? Pourquoi ceux-ci sont-ils toujours sur le marché ? Qui contrôle l'efficacité et les risques ?

Jean-Philippe Ducart, porte-parole de Test-Achats, est revenu ce dimanche sur le plateau de l’émission Controverse sur l’analyse que le magazine a publiée concernant l’inutilité ou la dangerosité de certains médicaments présents sur le marché. "Il y a aujourd’hui trop de médicaments encore en circulation qui ne devraient plus s’y trouver parce que les procédures sont complexes. Quand vous retirez ou que vous proposez un retrait de médicament, vous avez des recours au conseil d’État et ainsi de suite et vous vous faites casser", a-t-il déclaré.

"Nous décidons de mettre des médicaments sous prescriptions"

"S’il y a autant de médicaments qui sont à déconseiller et que tout le monde est d’accord là-dessus, pourquoi les vend-on encore ?", a demandé Dominique Demoulin à Laurette Onkelinx, ministre de la Santé. "D’abord pour qu’un médicament soit sur le marché, je le dis et je le répète, il faut des années et c’est un processus qui se fait au niveau européen et un pays ne peut pas retirer un médicament du marché. On l’a vu par exemple en France. Elle a mis en cause la pilule de troisième génération, il y a eu un travail qui s’est fait au niveau européen et la France n’a pas pu l’enlever du marché. Ce sont des professionnels qui examinent et qui regardent toujours la balance bénéfices/risques. Par contre ce que nous faisons et nous le faisons régulièrement, c’est des médicaments qui ne sont pas soumis à prescription, nous décidons à un moment donné, attention, après examen, après tous les effets secondaires qui ont été transmis à l’agence des médicaments, nous estimons que finalement par rapport aux bénéfices les risques sont trop importants et nous disons alors qu’ils doivent être soumis à prescription. Nous l’avons fait pour les sirops à la codéine, pour le Motilium, pour le Touristil. Donc c’est un travail qui se fait pour le moment", a-t-elle répondu.

"Il n’y a pas d’autres médicaments qui sont éventuellement plus sécurisés"

Jean-Michel Dogné, professeur en pharmacie à l’Université de Namur, a soutenu les dires de Mme Onkelinx. "C’est un peu trop facile effectivement de parler de médicaments dangereux qui sont sur le marché car tous les médicaments ont des risques. Donc on parle d’un risque dans le contexte du bénéfice. Tous les mois, notamment pour les anciens médicaments et tous les principes actifs avec une nouvelle directive en pharmacovigilance, on revoit au niveau des états-membres un certain nombre de produits dont on amène le risque au niveau européen. A titre d’exemple, la Belgique est responsable du paracétamol et on a revu un risque avec le paracétamol. Alors peut-être à en entendre certains, on peut suspendre le paracétamol du marché mais il faut se rendre compte qu’on est dans un système complexe de pharmacopée où si vous suspendez le paracétamol vous allez passer à un anti-inflammatoire, si vous suspendez l’anti-inflammatoire vous allez passer à un autre anti-inflammatoire. Ce qui est reproché ici à l’analyse de Test-achats c’est de mettre de façon simpliste tous des médicaments dans une certaine classe, l’air de dire, il faut passer à d’autres médicaments sécurisés ou qui sont mieux étudiées mais ça n’a pas été fait par test-achats et c’est faux, il n’y a pas d’autres médicaments qui sont éventuellement plus sécurisés", a-t-il ajouté.

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