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Désarroi des travailleurs de Delhaize: "On vous fait confiance, nous!"

La restructuration chez Delhaize était au menu de l'émission "Controverse" ce dimanche midi sur RTL TVI. Syndicats, patrons et politiques ont principalement débattu du coût du travail.

La tension était palpable ce dimanche midi sur le plateau de l’émission "Controverse". Les invités ont défendu avec force des positions parfois très différentes. Les travailleurs de Delhaize ont exprimé leur désarroi. C’est le cas de Manuela qui gagne 1.500 euros nets pour un temps plein."Je travaille le mardi, je fais le matin. Tous les vendredis je travaille jusque 21h et tous les samedis jusque 20h. C’est un choix que j’ai pris pour essayer de pas perdre trop dans mon salaire", a expliqué cette employée.

Petit pays, concurrence déloyale et franchisés 

Le coût du travail était en effet au centre de la problématique."Gagner 1.500 euros nets après 35 ans de carrière, ce n’est certainement pas trop. Ce que nous disons, c’est que l’ensemble de la charge pour l’employeur, ce n’est pas 1.500 euros. C’est beaucoup plus", a souligné de son côté Dominique Michel, administrateur-délégué de Comeos. "Le commerçant aux Pays-Bas payera notamment beaucoup moins de charges patronales", a-t-il ajouté.

La Belgique souffrirait donc de plusieurs facteurs: petit pays, concurrence déloyale de nos voisins mais aussi de nombreux statuts comme les franchisés."La seule variable d’ajustement qui reste de manière systématique, c’est les coûts salariaux et vous aurez peut-être demain le même travailleur qui sera payé 25% moins cher que ce qu’il était payé chez Delhaize", a assuré Myriam Delmée, vice-présidente fédérale SETca.

Faut-il diminuer les cotisations sur le travail ? 

Faut-il diminuer les cotisations sur le travail ? Le monde politique a répondu à cette question."Faut-il interdire des licenciements pour les entreprises qui font des bénéfices, et bien moi je dis oui. C’est une question de décence", a rétorqué Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB."Quand une société distribue des dividendes et souhaite procéder à un licenciement collectif, il faut des mesures qui encadrent la situation et pénalisent", a estimé pour sa part Frédéric Daerden, bourgmestre d’Herstal (PS)."Moi je découvre cela. Un nouvel entrant, Albert Heijn en Flandre, on ne le connaît pas et tous les centres de distribution sont aux Pays-Bas. Donc, c’est un emploi délocalisé", a souligné  Marie-Dominique Simonet, députée régionale cdH.

"Vous êtes très bien payés pour étudier tout cela!"

Malheureusement, il n’y a donc pas de formule miracle. Et pour les travailleurs, le constat est tout simplement amer."Vous n’avez pas vu voir venir la concurrence, mais vous êtes très bien payés pour étudier tout cela ! Ce n’est pas nous au niveau des travailleurs que l’on doit s’en préoccuper. On vous fait confiance", s’insurge Anastasio Herrera, manutentionnaire chez Delhaize, en s’adressant au patronat.

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