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La Belgique n'a jamais taxé le capital: "Enfin des syndicats de gauche! Ils étaient où quand le PS était au pouvoir?"

Les chroniqueurs d’On refait le monde ont abordé la dernière manifestation syndicale en date. Jean Quatremer a fait remarquer que quand le PS était au pouvoir ces dernières décennies, la Belgique ne taxait pas le capital et les syndicats ne le dénonçaient pas. Mais maintenant qu'on va avoir un gouvernement de droite, ils le revendiquent!

Le ton se durcit chez les syndicats. Ils sont déjà sortis plusieurs fois avant même la formation du futur gouvernement et mardi, les avertissements étaient sans équivoque: "Si le gouvernement veut un enfer social, la paix sociale va être compromise dans ce pays", disait Anne Demelenne, la secrétaire générale de la FGTB. "Il n’est pas correct aujourd’hui de dire qu’on ne peut rien faire sur le capital sur des personnes qui ont accumulé des fortunes énormes et qui vivent aujourd’hui chez nous", rappelait Marie-Hélène Ska, la secrétaire générale de la CSC. Olivier Martin, le secrétaire national de la CGSLB, rappelait lui les raisons de la grogne: ce qui percole des négociations fort secrètes. "Un saut d’index, des attaques contre les prépensions, les pensions, des attaques contre les chômeurs."

Logique qu'ils s'affolent, plus personne dans les négociations ne les tient au courant

Pour Michel Henrion, la virulence des attaques verbales des syndicats se justifie par le fait qu’ils ne sont plus au courant de ce qui se négocie, contrairement au passé. "Il y a un phénomène tout à fait unique dans l’histoire récente de Belgique. C’est la première fois que dans une négociation gouvernementale, il n’y a pas autour de la table un politique qui a des liens ou qui est issu du monde syndical. Il n’y a que des gens plus ou moins liés au patronat. Des anciens patrons, un avocat d’affaires, des représentants de fédérations patronales, … Ils sont plus virulents parce qu’ils n’ont pas de relais dans les négociations." Mais Emmanuelle Praet faisait remarquer que "ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas de relais qu’ils peuvent aussi simplement attendre d’avoir le budget et de voir ce qui se passe. Ils réagissent sur des suppositions."

Les syndicats, "courroie de transmission du PS"

Jean Quatremer, journaliste français basé à Bruxelles, notait cependant un autre changement par rapport au passé, et taclait au passage les syndicats belges: "Il est fascinant d’entendre les syndicats monter au créneau sur le capital. Parce qu’il n’est pas taxé alors que le travail est surtaxé. C’est bien, enfin des syndicats de gauche ! Mais ils étaient où avant ? Pendant des années quand le PS était au pouvoir ? Ce qui apparait là clairement, c’est que les syndicats sont vraiment la courroie de transmission du PS. Tant qu’il était au pouvoir, on ne taxait pas le capital, mais on ne les voyait pas dans la rue en train de hurler que c’est un scandale et qu’il faut taxer le capital."

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