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Mathot et le PS secoués de toutes parts dans Controverse!

Compte rendu de l'émission Controverse de ce dimanche, qui se demandait si l'opposition allait trop loin avec la campagne de publicité du PS hors campagne électorale et les grèves sauvages à répétition qui ont émaillé cette semaine. Tous, sauf le PS et la FGTB, ont décrié le trop grand bruit que font les socialistes aujourd'hui... peut-être pour masquer leurs propres mesures en Wallonie et à Bruxelles...

Le député fédéral PS Alain Mathot a défendu la campagne de publicité anti gouvernementale de la N-VA, argumentant que les chiffres donnés étaient les bons, donc que le PS offrait ainsi un "service à la population". "On est dans l’information par rapport à une mesure qui va être prise et qui est réelle pour le portefeuille des Belges."

Le PS oublie qu'il a lui aussi touché au portefeulle des Belges

Le problème, relevait la ministre de l'Energie MR Marie-Christine Marghem, c’est que les "informations" du PS ne sont "pas justes". Sur le saut d’index, qualifié de suppression d’index par le PS, "il y a une enveloppe bien-être de 127 millions qui vient corriger les effets de ce saut d’index." Cela en fait un saut d’index "social, puisqu’il ne va pas frapper les plus petits revenus ou allocations." Elle a renvoyé le député PS à ses responsabilités : "Vous, dans le précédent gouvernement, avez diminué jusqu’à 40% cette enveloppe bien-être parce que vous avez aussi, dans le précédent gouvernement, fait de la modération salariale et bloqué les salaires." Etienne Schouppe, l’ancien sénateur et ministre CD&V, confirmait : "Le gouvernement s’est fixé comme objectif de créer des emplois, ce qui veut dire qu’on doit être concurrentiel. Ce saut d’index, on en fait un symbole, mais il y a des correctifs qui sont appréciables", ajoutant lui aussi que "dans les années 90, avec les socialistes dans le gouvernement Dehaene, on a fait 3 sauts d’index pour rétablir la compétitivité." Une affirmation formellement démentie par Marc Goblet, le secrétaire général de la FGTB et Alain Mathot.

L’UCM voit du bon et du moins bon dans l’accord de gouvernement

L’UCM a de son côté avancé un avis modéré au milieu du débat. "Par rapport au saut d’index, l’UCM est contre. Le but n’est pas de diminuer le pouvoir d’achat des consommateurs. Mais le but est aussi de réduire les charges sur le travail. Et en ça le gouvernement s’engage à supprimer le handicap salarial", expliquait Christine Lhoste, la secrétaire générale de l'UCM. "C’est au sein du parlement et de la concertation sociale qu’on doit veiller au mieux-être tant des entreprises que des travailleurs et certainement pas dans la rue par voies de faits", ajoutait-elle, taclant au passage les actions syndicales qui ont débordé cette semaine. Marc Goblet, le secrétaire général de la FGTB, a rétorqué plus tard que "la peinture, c’est accessoire, ça se lave avec un tuyau d’arrosage".

Ecolo s’écarte du PS : nous voulons une opposition "digne"

L’avis critique de l’UCM sur la méthode dure tant du PS que des syndicats en ce début de législature était rejoint par Ecolo, également dans l’opposition, mais qu’on entend peu. Le député fédéral Georges Gilkinet a positionné son parti: "Le gouvernement Di Rupo a entrouvert des portes qui sont aujourd’hui enfoncées par le gouvernement MR-N-VA. Nous avons finalement obtenu les chiffres et chaque jour nous amène à de nouvelles surprises par l’analyse que nous réalisons avec nos collègues de Groen. Et notre constat par rapport à cet accord de gouvernement c’est qu’il est imbuvable", a-t-il expliqué sur le fond. Mais il est contre les armes choisies par le PS pour se faire entendre dans l’opposition : "La caricature c’est l’arme de la N-VA. Le PS a une responsabilité importante par rapport à ce qui se passe. (…) Il suffit à la N-VA et au PS de parler l’un de l’autre pour ne pas avoir à argumenter sur le fond et ça me choque. Nous, nous voulons mener une opposition digne, de proposition."

Place à la concertation sociale

Finalement, Marie-Christine Marghem a déclaré espérer "qu’on va laisser ce gouvernement agir avant de le critiquer et de commettre notamment certaines exactions qui ne donnent pas un climat serein pour une discussion constructive." Elle a rappelé que tous les projets du gouvernement seront discutés en concertation sociale et reproche aux syndicats de ne pas avoir attendu celle-ci pour s’exprimer. Mais Marc Goblet rappelait qu’aux yeux des syndicats, l’essentiel de la concertation sociale à venir, la formation des salaires, avait déjà été décidé sans eux. Il craint également d’être "en minorité" face à un gouvernement, pour une fois, à droite. En effet, trois grands ensembles devront se retrouver autour de la table : les syndicats, mais aussi les patrons et le gouvernement. "Ce sera 2 contre 1."

Les économies à la SNCB pourraient toucher les investissements et non les travailleurs…

A noter que concernant la grogne sur les économies à réaliser à la SNCB, Etienne Schouppe,  qui a lui-même été ministre de la Mobilité, a rappelé que le gouvernement n’avait pas encore "précisé si les économies devront être réalisées dans le secteur de l’investissement ou de l’exploitation…" Si ce sont les investissements qui seraient gelés, les emplois seraient sauvegardés.

Un jeu du PS?

Enfin, Antonio Solimando, journaliste politique de RTL, et Demetrio Scagliola, le rédacteur en chef adjoint de SudPresse, ont planté plusieurs banderies aux participants. On retiendra l’interprétation de la campagne de publicité payée 30.000 euros par le PS contre le gouvernement MR-N-VA. Il se peut que le but caché de celle-ci soit d’une part de cacher les mesures d’austérité et qui touchent les citoyens qui sont également prises par le gouvernement PS-cdH aux niveaux de la Wallonie et de Bruxelles. D’autre part, il pourrait s’agir d’une manière d’occuper directement le terrain pour réduire à néant la place d’Ecolo et du PTB dans l’opposition.

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