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PS, MR, cdH et Ecolo: tous veulent un contrôle européen pour stopper les travailleurs "à bas prix"

Controverse ce midi était consacré à l’Europe. Une élection aux enjeux méconnus, mais un constat: l’Europe d’aujourd’hui donne l’impression de ne pas suffisamment réguler le marché du travail, permettant à des travailleurs payés au tarif de leur pays d’origine de venir travailler chez nous.

Chaque tête de liste francophone a donné son opinion sur la question et il y a consensus: l’Europe doit reprendre la main. Claude Rollin, du cdH, estimait qu’actuellement, "chaque Etat essaie de se faire concurrence en étant plus compétitif que l’autre en baissant son niveau. Pendant quelques mois ou années, il l’est, puis très vite les autres Etats font la même chose." Il plaidait donc pour une instance européenne sociale qui gérerait ces matières, comme celle des travailleurs européens illégaux car inégaux. Louis Michel du MR acquiesçait: "Je ne vois pas comment on peut régler la question du contrôle des travailleurs autrement que par une instance qui travaille au niveau européen." Même son de cloche du côté de Philippe Lamberts d’Ecolo: "Si vous voulez vraiment assurer le contrôle des travailleurs qui travaillent dans un autre pays que le leur, il vous faut une forme d’inspection sociale européenne."

Marie Arena, pour le PS, propose à cette fin de revoir une directive datant de 1996: "L’intégration européenne, c’est de la croissance et du bien-être des travailleurs. Mais aujourd’hui on met en concurrence ces travailleurs. L’entreprise va forcément favoriser le travailleur qui lui coute le moins cher. On veut modifier la directive détachement de 1996 en disant qu’un travailleur qui travaille dans un pays doit respecter les conditions de ce pays, à la fois les conditions de salaire mais également les conditions de cotisations."

Barroso appelle Berlin puis Paris: ça ne va pas

L’autre invité, c’était l’ex-Premier ministre belge et candidat à la présidence en lieu et place de Manuel Barroso: Guy Verhofstadt. Il expliquait pourquoi, selon lui, l’Europe prend autant de temps à prendre des décisions et à parler d’une même voix. "Ca a beaucoup affaire avec celui qui est à la tête de la Commission aujourd’hui. Barroso n’a pas assez utilisé son droit d’initiative. Par exemple, il a fait un document selon moi excellent sur la gouvernance économique, mais il n’a jamais transmis ça dans un projet, un texte législatif, ni au parlement, ni au Conseil. Ce qui se passe, c’est qu’il téléphone d’abord à Berlin puis à Paris, et s’il n’a pas le feu vert de ces deux-là, il ne fait rien ! Moi je dis qu’il faut revenir à la méthode de Delors. Il préparait un paquet et le mettait sur la table du Conseil puis commençait une discussion."

Restructurer la Commission

Louis Michel ajoutait qu’à ses yeux, l’Europe structurée comme elle l’est aujourd’hui n’attire plus les ténors de la politique. La burocratie paralyse le système: "La manière dont sont réparties les compétences à l’intérieur de la Commission pose problème. Il y a un morcellement de compétences qui font qu’il n’y a plus de politique économique, financière, politique étrangère, … Il n’y a plus rien qui peut se faire de façon cohérente. On a donc proposé de travailler au moins par piliers, avoir cinq ou six grands piliers avec peut-être à la tête de chaque pilier un vice-président de la Commission. Ce qui attirera des poids lourds politiques et ce qi politisera beaucoup plus la Commission. J’en ai eu l’expérience, pour un homme politique, elle fonctionne de manière extrêmement burocratique. On n’a pas de vrai débat politique, affrontement démocratique".

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