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A Cannes, les "stars" des réseaux sociaux brillent sur le tapis rouge

Ils ne sont pas des vedettes de cinéma, mais brillent sur le tapis rouge: les "influenceurs", idoles des réseaux sociaux aux dizaines de milliers de fans, font leur beurre en chroniquant sur internet leurs pérégrinations glamour à Cannes.

Signe de cette tendance, les célèbres marches du Palais des Festivals ont été foulées cette semaine non seulement par les acteurs Nicole Kidman (deux films en compétition) et Will Smith (membre du jury), mais aussi par la Youtubeuse Amanda Steele (2,8 millions d'abonnés du haut de ses 17 ans) ou l'Instagrammeuse suisse Kristina Bazan (2,4 millions d'abonnés).

Tout en haut de la hiérarchie, les mannequins Bella Hadid et Emily Ratajkowski. Des stars d'Instagram, l'application de partage de photos, avec 13 millions d'abonnés chacune.

Sur leurs comptes, des photos glamour sur le tapis rouge ou à bord d'un yacht et des coups d'oeil sur les coulisses. Au grand bénéfice de leurs partenaires, de grandes marques de maquillage, vêtements ou bijoux dont les noms sont distillés au passage.

- 100.000 dollars -

Avant même l'essor des réseaux sociaux, les marques ont compris qu'elles pouvaient s'assurer une publicité à bon compte en habillant gratuitement des "people" présents à Cannes, qui n'avaient parfois pas grand chose à voir avec le cinéma.

Aujourd'hui, elles ont de plus en plus recours aux "influenceurs", dont certains peuvent être payés dès le premier "post". Leur rémunération "dépend de l'audience", jaugée au nombre d'abonnés, explique Joe Gagliese, le cofondateur de Viral Nation, une agence spécialisée basée à Toronto: "cela peut atteindre 100.000 dollars (90.000 euros) si vous avez plus de cinq millions d'abonnés".

Plus bas dans la pyramide, les abonnés ne se comptent plus en millions, et les cocktails et les robes sont un chouïa moins glamour: on s’enquiert en permanence de savoir où a lieu la prochaine soirée, et certains revendent les vêtements qui leur ont été offerts pour joindre les deux bouts.

Pour Maja Malnar, 264.000 abonnés sur Instagram, originaire de Slovénie, être "influenceur" est un métier. Elle publie des images de ses tenues sur Instagram depuis plusieurs années et tient un blog sur ses voyages.

Maja Malnar, qui refuse de préciser son âge, vit du marketing, en vendant son image aux marques qui glissent leurs produits dans ses publications. "C'est un bon business, je ne peux pas me plaindre", explique cette jeune femme blonde à l'AFP.

Depuis son arrivée à Cannes, elle publie ses photos sur Instagram : 4.700 "J'aime" pour un cliché de Maja en robe noire sur un podium dans une villa, 8.000 "J'aime" pour son plateau de petit déjeuner sur le sable...

- Capitaliser -

"Nous sommes des entrepreneurs. Nous avons vu qu'il y avait un espace libre sur le marché et nous avons capitalisé dessus", ajoute son amie Lorna Andrews, une ancienne hôtesse de l'air britannique qui se définit comme une influenceuse d'envergure "moyenne" avec 464.000 abonnés sur Instagram.

Un Français de 27 ans, Edouard Hausseguy, a fondé une agence, Hemblem, avec l'idée de représenter les influenceurs auprès des marques, à condition qu'ils aient plus de 30.000 abonnés.

"Ce sont des gens comme nous, mais qui parlent à des millions d'autres personnes avec une seule image" postée sur les réseaux, explique-t-il à l'AFP sur un yacht amarré à Cannes.

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