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A la Biennale de Venise, la musique résonne dans le pavillon français

A la biennale d'art de Venise, qui ouvre samedi ses portes au public, le pavillon français va résonner de toutes les musiques, dont beaucoup enregistrées dans ce "studio" géant.

Sous le titre, "studio Venezia", les commissaires Lionel Bovier et Christian Marclay ont choisi de transformer le vieux pavillon construit en 1912 en un vaste studio musical où des dizaines d'artistes ont été invités à travailler.

Christian Maclay avait remporté en 2011 le Lion d'Or du meilleur artiste à Venise avec The Clock, surprenante installation vidéo qui donne l'heure en temps réel, à partir de centaines d'images d'extraits de films.

Il s'agit cette fois de composer ou de jouer de la musique, du baroque aux notes plus contemporaines, dans un "studio sculpture", fait de bois, et imaginé par le plasticien Xavier Veilhan.

"C'est comme entrer dans le ventre de la musique, comme être à l'intérieur d'un instrument", a expliqué à l'AFP Xavier Veilhan.

"Un studio d'enregistrement est l'un des tout derniers instruments à avoir été inventé, c'est un autre instrument au-delà de la musique, qui permet de la modifier et de l'amplifier", a-t-il ajouté, sur fond de batterie jouée par le musicien italien Tommaso Cappellato.

Bien d'autres instruments dont un piano ou un clavier électronique, occupent cette "sculpture" faite de grands panneaux semblables à ceux utilisés pour l'acoustique dans les salles de concert.

- Application gratuite -

Une centaine de musiciens sont attendus tout au long de la 57ème édition de cette biennale d'art, qui fermera ses portes fin novembre. Et pour ceux qui ne pourront pas faire le déplacement, une application gratuite sur internet leur permettra d'écouter toutes ces musiques.

"C'est le fruit d'un travail collectif, même si le concept original est une idée à moi", explique encore Xavier Veilhan.

Les musiciens français seront bien représentés avec la compositrice Eliane Radigue, le chanteur Sébastien Tellier ou encore le pianiste Alain Planès.

Le pavillon français, situé non loin de celui de la Grande-Bretagne ou de l'Allemagne, n'est toutefois pas le seul à proposer une création originale.

L'Autriche fait sensation en proposant à l'entrée de son pavillon une oeuvre de Erwin Wurm: un énorme camion à la verticale.

La Russie propose de son côté une reflexion sur l'homme et la machine, réalisée par l'artiste Grisha Bruskin, au travers de sculptures futuristes, composées de poupées et de marionnettes actionnées par des os.

Le pavillon des Etats-Unis impressionne également avec une oeuvre de l'artiste afro-américain Mark Bradford.

Des collages immenses faits de déchets et de matériel jetable remplissent le pavillon dans un "message politique", a assuré l'artiste à l'AFP, à l'adresse du président américain Donald Trump pour qu'il n'oublie pas les laissés pour compte.

"Je n'ai pas voulu venir à Venise et me limiter à exposer mes oeuvres", a expliqué cet artiste engagé, qui collabore depuis plus d'un an à un projet de réinsertion de détenus à Venise

Crises humanitaires, sociales ou drames des réfugiés sont aussi autant de thèmes "travaillés" par l'artiste danois Elafur Eliasson. Ce dernier a installé dans le pavillon central de la Biennale un atelier où une vingtaine de demandeurs d'asile et des volontaires du projet "Green Light", pour une énergie "verte", fabriquent des lampes dont la vente financera en partie l'organisation humanitaire italienne Emergency.

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