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Alexandre Tharaud s'attaque au monument des "Variations Goldberg"

Le pianiste Alexandre Tharaud s'attaque enfin, après 42 disques embrassant largement le répertoire, aux fameuses "Variations Goldberg" popularisées par Glenn Gould, avec un CD qui paraît vendredi chez Erato accompagné d'un film, diffusé le 8 novembre sur la chaîne Arte.

A 46 ans, le pianiste reconnaît avoir mis "très longtemps" à aborder les Variations "qui sont pour moi le chef d'oeuvre de la musique pour clavier". En partie à cause de Glenn Gould, bien sûr, qui "a marqué l'oeuvre de son interprétation", avec les deux enregistrements mythiques de 1955 et 1981.

"Glenn Gould, c'est une référence absolue, c'est lui au fond qui a fait connaître les Goldberg au monde entier, même si Wanda Landowska ou d'autres clavecinistes les avaient enregistrées avant lui", a-t-il souligné lors d'une rencontre avec la presse.

"Et en même temps c'est un ovni. Quiconque voudrait l'imiter serait ridicule. Moi je suis fou de lui, c'est une des mes idoles et en même temps il ne m'inspire pas dans le style, qui est extrêmement éloigné du style baroque, dans la matière sonore, dans ses tempi, et même dans son rapport avec Bach."

Pour enregistrer les Variations, "il faut avoir quelque chose à apporter", souligne-t-il. Familier du répertoire baroque, Alexandre Tharaud estime que "ces Goldberg, elles sont là aussi parce qu'il y a eu mes enregistrements de Rameau, Couperin, les deux disques de Bach et Scarlatti".

"C'est une oeuvre qui prend beaucoup, beaucoup de place dans la vie d'un pianiste, et il est difficile de trouver un moment dans sa vie pour les enregistrer", ajoute-t-il. "J'essayais de les travailler de temps en temps entre deux concerts, dans ce tourbillon qu'est la vie de pianiste, mais pour les Goldberg, j'estimais que ce n'était pas ça qu'il fallait faire. Donc je me suis arrêté il y a 6 ans, et j'ai fait une année sabbatique dirigée vers et pour les Goldberg."

L'enregistrement s'est fait dans des conditions "de luxe", explique-t-il, puisqu'il a fait deux sessions complètes à quelques mois d'intervalle et que le CD publié vendredi est un mix des deux. Alexandre Tharaud partage avec Glenn Gould un investissement total dans le travail de studio.

"Quand on enregistre il y a toujours des choses qui ne vont pas, et avec le recul ce sont parfois les choses qui vont pas qui sont intéressantes, parce que pour qu'un disque soit fluide, il faut qu'il y ait des tunnels, des zones d'ombres, des fausses notes, qu'on entend pas forcément, mais il faut qu'il y ait des petits trous", dit-il en souriant.

Une tournée internationale va suivre, avec un concert le 23 novembre à la Philharmonie de Paris.

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