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Anne Etchegoyen à l'Olympia pour le pélerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle

Anne Etchegoyen, auteure-compositrice-interprète basque, 36 ans, Disque d'Or en 2013 pour "Les Voix Basques", revient avec un nouvel album, consacré au pélerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle qu'elle présente à l'Olympia lundi.

Un album de 12 morceaux majoritairement en langue basque, mais également en espagnol et en français, produit par le label Credo.

La chanteuse est accompagnée de guitares folk, flamenco, mais aussi d'un orgue, d'instruments traditionnels basques, des voix du chœur basque d'hommes Biotz Alaiu et d'artistes invités comme Patxi Garat, auteur-compositeur de plusieurs des succès de la chanteuse Louane.

Un album où l'artiste retrace son propre chemin sur la route de Compostelle, sur la côte atlantique de l'Espagne, 884 kilomètres depuis sa maison natale de Saint-Palais au Pays Basque (Pyrénées-Atlantiques), une quête spirituelle, puis culturelle et enfin artistique, "il ne peut pas en être autrement quand un artiste accomplit ce chemin", assure-t-elle.

Avec "Compostelle", Anne Etchegoyen entend livrer une nouvelle bataille pour faire entendre sa voix et celles des artistes régionaux, tant sur les radios publiques que privées, qui, selon elle, "n'en diffusent pratiquement pas".

"En 2013, explique-t-elle, l'album +Les Voix Basques+, une sélection de chants traditionnels basques couplés à d'autres, a été vendu à 80.000 exemplaires et a été certifié Disque d'Or. Le clip d'une interprétation d'une chanson traditionnelle basque, +Txoria Xori+, issue de l'album, a cumulé plus de 1,2 million de vues sur You Tube". "Ce qui démontre, estime-t-elle, que la chanson dite +régionale+ ne craint pas les frontières. Elle est universelle".

- "Les quotas ne sont pas respectés" -

"France-Télévision avait pris une coproduction sur le projet les +Voix Basques+, se souvient la jeune chanteuse. Pendant deux mois et demi, à raison de quatre à six fois par jour, l'album passait sur ce média national. Je ne l'ai pourtant jamais entendu passer sur la radio publique", Radio France !

Et de donner l'exemple de Patrick Fiori et son album "Corsu" vendu à plus de 300.000 exemplaires en 2015: "Corsu n'est même pas entré dans la play-liste de la radio nationale!", s'insurge-t-elle.

"Il y a bien dans les radios un quota imposé de musique française", dit-elle, rappelant la loi entrée en vigueur en 1996. "Dans les radios privées, il est égal à 40%, y compris les musiques en langues régionales", indique-t-elle. Or, en réalité "les musiques régionales ne représenteraient que 4% des 40%, soit 1% au total", estime-t-elle, réclamant "un contrôle très strict des quotas".

"Sans compter que certaines radios (...) diffusent les mêmes titres avec une forte rotation, ce qui ne favorise pas la diversité et l'émergence des nouveaux talents, encore moins les talents régionaux"!, s'insurge la chanteuse.

Pour autant, Anne Etchegoyen sent un frémissement depuis quelque temps pour les chansons et les musiques régionales auprès des maisons de disques "Majors". "Elles prêtent l'oreille. Quand on a signé +Les Voix basques+ avec Sony ça été très vite. Les artistes comme Yann Tiersen ou Nolwenn Leroy ont aussi transformé le paysage musical", estime-t-elle. "Le paysage français est riche. Nous avons un retour à l'enseignement des langues et des musiques régionales. La transmission se fait. Plus elle sera forte, plus le retentissement sera grand", conclut-elle.

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