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Après "Marguerite", Frears s'empare à son tour de Florence Foster Jenkins

Après "Marguerite" de Xavier Giannoli, qui a valu un César à Catherine Frot, le réalisateur britannique Stephen Frears s'empare à son tour du personnage de la diva qui chante faux dans "Florence Foster Jenkins", un biopic avec Meryl Streep et Hugh Grant en salles mercredi.

Là où Xavier Giannoli s'était inspiré librement de Florence Foster Jenkins en transposant son histoire en France, Stephen Frears, lui, colle à la vie de cette héritière new-yorkaise et célèbre mondaine des années 1930-40.

Entre tragique et comique, Meryl Streep incarne Florence Foster Jenkins, qui rêvait de devenir une cantatrice d'opéra et était convaincue d'avoir une belle voix, mais dont l'incapacité à chanter juste provoquait l'hilarité, sans qu'elle s'en rende compte.

Le film se concentre sur Florence et son mari, St. Clair Bayfield (Hugh Grant), aristocrate anglais et comédien raté. Reconverti en imprésario de sa femme, il faisait tout pour qu'elle n'apprenne pas la vérité et n'entende pas les commentaires sarcastiques que suscitaient ses prestations.

"On m'a envoyé le scénario, que j'ai beaucoup aimé. On m'a aussi envoyé des liens pour écouter les enregistrements de Florence sur Youtube, que j'ai écoutés et qui m'ont fait rire et touché à la fois", a raconté Stephen Frears, 75 ans, lors d'une conférence de presse.

"Je me suis dit que j'adorerais faire ce film car cette histoire était merveilleuse et que c'était un très bon scénario, très bien écrit, dans un style qui me plaisait", a ajouté le réalisateur des "Liaisons dangereuses" et de "The Queen".

- 'deux excentriques' -

Le film réunit pour la première fois à l'écran Meryl Streep, qui interprète elle-même les airs d'opéra, pour lesquels elle a dû apprendre à chanter faux, et Hugh Grant.

"Je connaissais un peu Florence Foster Jenkins, parce qu'une cousine m'avait envoyé une cassette. (...) Et puis Stephen m'a envoyé le scénario, qui était à la fois drôle et triste. Il y avait Meryl Streep, Stephen Frears et j'avais un bon rôle, donc j'y suis allé", a raconté à Paris l'acteur de "Quatre mariages et un enterrement" et du "Journal de Bridget Jones".

"J'ai ressenti une certaine sympathie pour ce personnage, parce que quand j'ai fait des recherches sur lui, que j'ai lu ses lettres et ses journaux intimes, j'ai découvert que c'était un acteur raté, sans famille, au destin assez tragique. Il a eu la chance extraordinaire de rencontrer cette femme très riche qui l'adorait", a-t-il ajouté.

"J'étais à la fois charmé et amusé par le contraste entre son apparence d'homme dans le contrôle, d'imprésario, de mari, d'aristocrate, et la réalité", a-t-il dit.

Pour lui, Florence et St. Clair sont "deux excentriques vraiment qui se sont attachés l'un à l'autre".

Le film suit cet homme et sa femme dans ses tentatives désespérées pour devenir chanteuse d'opéra, jusqu'au concert qu'elle donna en 1944 au Carnegie Hall, pour lequel elle ne put échapper aux critiques.

Il accorde aussi une place importante au pianiste de Florence, Cosmé McMoon, interprété avec une touche comique par Simon Helberg, à la fois acteur et pianiste.

Plus fidèle à la vraie histoire de Florence Foster Jenkins que le film de Xavier Giannoli, sorti il y a un an, le long métrage de Stephen Frears apparaît également plus appliqué.

Il est servi par l'interprétation de ses acteurs, Hugh Grant, à l'aise dans le registre comique, et Meryl Streep. Elle campe avec talent une Florence à la fois exubérante et souffrante car malade de la syphillis, qui ne fait cependant pas oublier la Marguerite haute en couleurs de Catherine Frot.

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