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Avec "Confidences", Marie-Christine Barrault entre gravité et humour

Au théâtre comme au cinéma, Claudel, Garcia Lorca, Yourcenar, Rohmer, Wajda ou Tacchella l'ont abonnée aux drames. A 73 ans, Marie-Christine Barrault savoure la découverte de son potentiel comique dans "Confidences", comédie de Broadway, montée pour la première fois en France.

"Voguer sur des marées de rire, c'est très particulier et c'est surtout très agréable! C'est tellement gratifiant de faire rire sans être obligé de faire des pieds au mur. Je ne suis pas habituée aux pièces de divertissement. Mon univers, c'est plutôt Claudel et Tchekhov", confie à l'AFP la comédienne, nommée en 1975 aux Oscars pour "Cousin, Cousine" de Jean-Charles Tacchella.

"Avec +Confidences+, j'ai trouvé une pièce qui divertit le public, mais qui fait aussi réfléchir. C'est l'idéal! J'ai eu de rares fois l'occasion de me frotter au théâtre de boulevard, notamment avec Daniel Ceccaldi dans +Enfin seuls+ et +Même heure, l'année prochaine+ avec Victor Lanoux dans les années 90", ajoute Marie-Christine Barrault.

Adaptée par Eric-Emmanuel Schmitt et mise en scène par Jean-Luc Moreau, "Confidences", à l'affiche du Théâtre Rive-Gauche, à Paris, est un vaudeville familial mais sans portes qui claquent, réussissant le cocktail délicat entre gravité et humour.

Florence (Marie-Christine Barrault) apprend que Georges, son mari, a battu leur fils au tennis. Cette inhabituelle défaite cache forcément quelque chose. Pour tirer l'affaire au clair, elle invite à dîner son fils et sa bru le soir même. Au fil des révélations, la discussion vire au chaos.

Avec finesse et humour, il est question de mariage, de vie quotidienne, d'engagement, de la quête de vérité et du secret aussi pour sauvegarder l'essentiel.

Aux côtés d'Alain Doutey (le père naïf), Arthur Fenwick (le fils macho et gaffeur) et Claudia Dimier (la bru absorbée par sa maternité), Marie Christine Barrault campe à la perfection une belle-mère à contre-pied, prenant de vrais risques pour sauver le ménage de son fils.

"Je ne suis pas une actrice comique. Je ne peux faire rire qu'avec un texte et une situation qui s'y prête. Au Conservatoire, chaque fois qu'on me faisait jouer une scène drôle, je riais avant les spectateurs. Cela faisait hurler mes professeurs!", se souvient la nièce de Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud, avec une cinquantaine de films et autant de pièces à son actif.

"Je ressens le même plaisir au théâtre qu'au cinéma, avec toutefois le sentiment d'être un peu moins maître du bateau face à la caméra", souligne Marie-Christine Barrault. "Sur scène, face au public tous les soirs, on est à la barre et j'adore!"

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