Accueil Actu

Découvrez le palmarès du Festival de Cannes 2017 (photos)

Voici le palmarès complet du 70ème Festival de Cannes.

Palme d’Or



Une scène autour d'un préservatif, un sauvage qui sème la panique dans un dîner mondain, une conférence de presse qui vire à l'obscène: le film suédois "The Square", qui a remporté la Palme d'Or dimanche soir, se moque du monde de l'art et a fait rire aux éclats le Festival de Cannes.

Dans le long-métrage de Ruben Östlund, rien ne se passe comme prévu pour le héros, Christian (l'acteur danois Claes Bang), conservateur d'un musée d'art contemporain qui prépare une exposition sur la tolérance et la solidarité. Au centre de la performance, un carré de 4 mètres sur 4 (The Square), "sanctuaire de confiance et de bienveillance" où les visiteurs sont censés exprimer ces valeurs. A l'extérieur, dans la vraie vie, ce sont deux mondes, celui des grands bourgeois cultivés et celui des immigrés, des Roms et des SDF, qui évoluent en parallèle. Le détonateur du télescopage entre ces deux univers sera le vol du portable, du portefeuille et des boutons de manchettes du conservateur alors qu'il porte secours dans la rue à une femme poursuivie par un homme violent. Un stratagème évidemment. Pour récupérer son bien, Christian va oublier "le politiquement correct" à la suédoise et écrire une lettre de menaces qu'il va aller distribuer, avec des gants - on n'est jamais trop prudent - dans les boîtes aux lettres d'une HLM de banlieue où vit son voleur.



"Le film parle de l'hypocrisie de notre mode de vie en Occident. On se croit vertueux, on paye nos impôts mais il y a des choses qu'on ne veut pas voir", avait commenté l'acteur danois, lors de la conférence de presse. Pour la première fois en compétition pour la Palme d'or, le réalisateur de "Snow Therapy" - Prix du jury 2014 dans la section "Un certain regard" - pose un regard grinçant sur nos lâchetés et interroge le soi-disant "vivre ensemble" de nos sociétés. Avec le symbole du "Square", Östlund a voulu créer un espace qui rappelle l'importance des "valeurs humanistes, déconnectées du débat gauche/droite et des religions", a-t-il expliqué à l'AFP. Et s'il a choisi de situer son film dans le milieu de l'art c'est que ce réalisateur, qui se dit marxiste, le juge "bien trop distant de la vraie vie". La vraie vie donne en tout cas lieu à une scène hilarante où, juste après une relation sexuelle, Christian tente d'empêcher sa partenaire d'un soir, une journaliste américaine (Elisabeth Moss), de s'emparer du préservatif qui vient d'être utilisé pour le jeter.

Grand prix



Le film français "120 battements par minute" de Robin Campillo, fresque sur les années sida à Paris, a reçu dimanche le Grand prix du 70e festival de Cannes, a annoncé le jury présidé par Pedro Almodovar. "Ça a été une aventure aussi collective, une histoire qui l'a été tout autant. On est jamais aussi grand beaux et forts qu'à plusieurs", a déclaré le réalisateur français en recevant son prix.


Prix du Jury



La coproduction belge "Loveless" du Russe Andrey Zvyagintsev a remporté le Prix du Jury. Coproduit par "Films du Fleuve" des frères Dardenne, "Loveless" ("Nelyubov") raconte l'histoire de deux parents tellement préoccuppés par leur divorce et la préparation de leur avenir respectif qu'ils semblent n'avoir que peu d'intérêt pour leur fils, jusqu'à ce que ce dernier disparaisse.


Prix du Premier film



La réalisatrice française Léonor Serraille a reçu le prix du meilleur premier film, la Caméra d'or, pour "Jeune Femme", une comédie centrée sur une trentenaire qui cherche un nouveau départ à Paris.

En 1H37, "Jeune Femme", avec Laetitia Dosch et Grégoire Monsaingeon, suit cette trentenaire de retour de l'étranger, sa relation chaotique avec les hommes, ses tentatives de trouver du travail, du baby-sitting chez une famille bourgeoise ou un petit boulot de vendeuse dans un "bar à culottes" d'une galerie commerciale, ses étonnements face au fonctionnement de ses congénères parisiens... "Dans cette époque difficile", ce personnage est "dans l'humain" et "garde l'humour et la fantaisie", a souligné la réalisatrice en recevant son prix. Léonor Serraille a précisé qu'elle s'était entourée de nombreuses femmes dans l'équipe de son film, et était enceinte lors du tournage En 2016, une autre Française avait reçu la Caméra d'Or, Houda Benyamina pour "Divines" qui a connu le succès public et dont les droits ont été achetés par Netflix.


Prix d'interprétation féminine



L'Allemande Diane Kruger a reçu le prix d'interprétation féminine pour son premier grand rôle dans une production allemande, "In The Fade" du réalisateur Fatih Akin. L'ancienne top-modèle blonde, exilée à Hollywood, habituée des rôles dans des superproductions, joue une mère de famille qui se venge après la mort de son mari, d'origine turque, et de son fils, dans un attentat commis par des néo-nazis.

"Fatih, mon frère, merci d'avoir cru en moi, de m'avoir permis de faire ce film. Tu me donnes une force que j'ignorais avoir et n'oublierai jamais", a déclaré l'actrice en acceptant son prix. "Ce film a failli me tuer", avait-elle déclaré après la projection du film, qu'elle porte sur ses épaules. "Il y avait des scènes difficiles à tourner, à vivre. Les scènes de deuil, de souffrance extrême, c'était insoutenable. J'ai vécu quelque chose de terrible. Je n'ai pas travaillé depuis", ajoutait-elle.



Dans sa carrière, Diane Kruger a tourné pour Wolfgang Petersen ("Troie"), Quentin Tarantino ("Inglourious Basterds"), ou le Français Benoît Jacquot ("Les adieux à la reine"). Elle est une habituée des grands festivals de cinéma européens et a déjà fait partie du Jury des festivals de Berlin, Venise et Cannes. Née Heidkrüger en 1976 en Allemagne de l'Ouest, Diane Kruger a quitté à l'adolescence son village pour étudier le ballet à Londres, puis a entamé à 16 ans une carrière de mannequin à Paris, avant le cinéma.


Prix d'interprétation masculine

L'Américain Joaquin Phoenix a reçu dimanche le prix d'interprétation masculine pour sa performance dans "You Were Never Really Here", de la Britannique Lynne Ramsay. Dans ce thriller psychologique, l'acteur de 42 ans impressionne en vétéran du Vietnam, traumatisé, mutique et ultra-violent, qui doit exfiltrer une adolescente d'un réseau de prostitution. Massif, présent sur tous les plans, il crève l'écran, le visage tuméfié mangé par une barbe épaisse.



"C'est un prix tout à fait inattendu, mes chaussures ne sont pas de circonstance", a-t-il déclaré, chaussé de baskets Converse, en recevant son prix.



Tête d'affiche d'Hollywood, Joaquin Phoenix a joué pour Gus Van Sant, Oliver Stone, Casey Affleck, ou encore Spike Jonze et Woody Allen. Il a été nominé trois fois pour les Oscars, pour "The Master", "Gladiator", et "Walk The Line", et a remporté un Golden Globe pour ce dernier film. Né le 28 en octobre 1974 à Porto Rico, dans les Caraïbes, Joaquin, troisième d'une fratrie de cinq, a grandi dans une famille hippie, adepte de la secte des "enfants de Dieu" qui passe sa vie sur les routes d'Amérique du Nord, avant de s'établir à Los Angeles.


Prix spécial



Le jury a remis un prix spécial "du 70e anniversaire du Festival de Cannes" à l'actrice américaine Nicole Kidman, à l'affiche de deux films en compétition, "Les Proies" de Sofia Coppola et "Mise à mort du cerf sacré" du Grec Yorgos Lanthimos. "Je t'aime, merci beaucoup, et j'espère à très très bientôt", a déclaré l'actrice américaine, déjà repartie de Cannes, par message vidéo, lors de l'annonce de son prix.


Prix de la mise en scène

La réalisatrice américaine Sofia Coppola a reçu le prix de la mise en scène pour "Les Proies". Ce film, remake des "Proies" de Don Siegel (1971), avec Clint Eastwood, raconte l'histoire d'une directrice de pensionnat (Nicole Kidman), dont la vie est bouleversée par l'arrivée d'un soldat blessé (Colin Farrell), en pleine guerre de Sécession aux Etats-Unis.


Prix du scénario



Ex-aequo entre "Mise à mort du cerf sacré" du Grec Yorgos Lanthimos et "You were never really here" de la Britannique Lynne Ramsay.


Palme d'or du court métrage



"Xiao Cheng Er Yue" ("Une nuit douce") du Chinois Qiu Yang


Mention spéciale du court métrage



"Katto" ("Le plafond") du Finlandais Teppo Airaksinen



Le jury



Sous la présidence de Pedro Almodóvar, le jury était composé de l'acteur américain Will Smith, de la réalisatrice et actrice française Agnès Jaoui, du réalisateur italien Paolo Sorrentino, de la réalisatrice allemande Maren Aden, de l'actrice américaine Jessica Chastain, du réalisateur sud-coréen Park Chan-wook, du compositeur français Gabriel Yared et de l'actrice chinoise Fan Bingbing.

À la une

Sélectionné pour vous