Accueil Actu

Depeche Mode a fait vibrer le Stade de France

Fans et néophytes, quincas et ados, tous ont dansé au son de Depeche Mode samedi soir au Stade de France à Saint-Denis, reprenant en choeur les tubes incontournables du groupe britannique, qui a revisité 35 ans d'une carrière au sommet de la pop synthétique.

Malgré une matinée pluvieuse de mauvaise augure, le soleil était finalement au rendez-vous pour le premier concert de la saison estivale au SDF, où se produiront vendredi prochain les Guns 'n Roses, Coldplay (15 juillet, 16, 18), U2 (25, 26) et enfin les Insus (15, 16 septembre).

Environ 60.000 "modeux" ont investi l'enceinte dyonisienne pour revoir, pour les uns, découvrir, pour les autres, ce groupe phare de la new wave, devenu précurseur de l'électro-rock en plus de 100 millions de disques vendus à travers le monde.

Face à eux, s'est une nouvelle fois présenté un incontestable showman en la personne du chanteur Dave Gahan, en forme resplendissante à 55 ans, tant par la voix que par sa dépense d'énergie communicative.

Après une introduction assurée par le "Revolution" des Beatles, sonnent les premiers accords de "Going Backwards", deuxième single issu du très réussi 14e opus sorti au printemps, "Spirit".

Sur scène, le groupe est en place: Martin Gore, à la guitare, Andrew Fletcher, dont les fans se demandent encore après 36 ans s'il joue vraiment du clavier, et deux membres qui les accompagnent depuis plusieurs années, Peter Gordeno, réellement au clavier lui, et Christian Eigner, batteur un tantinet matraqueur.

Gahan est sur l'estrade au-dessus. Seul au pied de l'écran géant, sur lequel apparaît une peinture rappelant le style Jackson Pollock, il surplombe ses compères et entonne les premières paroles de ce titre à résonance politique.

- Reprise de "Heroes" -

Résolument rock, avec un son parfois en sur-saturation, le concert démontre tout le talent du groupe pour soulever une foule à mesure que la nuit tombe.

A ce titre, le tryptique "In Your Room", "World in my Eyes, "Cover Me" est un premier sommet atteint. Sur ce dernier titre, Gahan peut savourer de voir le public apprécier la montée finale atmosphérique d'une chanson qu'il a écrite sur le dernier album, parvenant enfin à se hisser au niveau de Gore.

En ce samedi, la complicité entre les deux leaders de DM est sincère et prégnante comme rarement. Preuve en est ce baiser donné par Gahan à Gore, qui vient de chanter "Home", dont l'air est repris en choeur par le public bien après la fin.

"Paris you are really the best", clame plus tard le chanteur, toujours aussi élégamment vêtu et qui est désormais l'égérie de Christian Dior, à l'issue d'"Everything Counts" qui a ramené les fans en 1983. A une époque où les vinyles et les cassettes audios n'étaient que les deux supports existants pour écouter de la musique.

Cet instant vintage, Depeche Mode le prolonge avec ses tubes imparables, "Stripped", "Enjoy the Silence" et "Never Let Me Down Again", sur lequel les fans ne se lassent pas de brasser l'air, bras tendus de gauche à droite. Une gestuelle née lors du mythique concert au Rose Bowl de Pasadena en 1988, immortalisé par le documentaire "101".

Le lien très fort qui unit DM à son public est indéfectible depuis une trentaine d'années, ce que "Walking in my Shoes", "I Feel You" et "Personal Jesus" en clôture de rappel confirment.

Juste avant, Depeche Mode a même offert une reprise de "Heroes" de David Bowie. Le public pouvait justement bénir ses héros, ils ne les déçoivent jamais.

À la une

Sélectionné pour vous