Accueil Actu

Almodovar et son jury à Cannes, à la veille d'une 70e édition sous haute sécurité

Les membres du jury du Festival de Cannes, et son président, le cinéaste espagnol Pedro Almodovar, sont arrivés sur la Croisette mardi, veille de l'ouverture d'une 70e édition avec un défilé sans précédent de stars qui se tiendra sous haute sécurité.

Prélude à un marathon cinématographique de 12 jours, ces quatre femmes, dont l'actrice et réalisatrice française Agnès Jaoui et l'actrice chinoise Fan BingBing, et quatre hommes, dont le réalisateur coréen Park Chan-Wook et l'acteur américain Will Smith, réunies autour de l'icône de la Movida, se sont retrouvées vers 18H00, sous les flashs, pour le traditionnel dîner du jury à l'hôtel Martinez.

Monica Bellucci, chargée d'animer la soirée d'ouverture, était déjà arrivée à Cannes la veille.

Malgré la menace terroriste au plus haut en France, et des moyens de sécurité plus imposants que jamais, le plus prestigieux festival de cinéma au monde compte fêter ses 70 ans avec force glamour et paillettes.

"Jamais nous n'avons invité autant de stars internationales", notamment pour une soirée anniversaire exceptionnelle le 23 mai, s'est félicité le président du Festival Pierre Lescure.

Pour protéger les vedettes et les dizaines de milliers de professionnels et de cinéphiles attendus, les autorités ont mis en oeuvre de gros moyens dans la cité de la Côte d'Azur.

Policiers, gendarmes, militaires, forces aéronavales avec le patrouilleur Commandant Bornes, un navire de guerre de 80 mètres bien visible dans la baie cannoise : "jamais il n'y a eu autant" de moyens déployés pour la sécurité du festival, a affirmé le représentant de l’État dans la région, le préfet des Alpes-Maritimes Georges-François Leclerc. "C'est bien tout Cannes qui fera l'objet d'une sécurisation de très haut niveau".

Imposantes jardinières en béton pour dissuader toute attaque au véhicule bélier, dix mois après l'attentat de Nice, non loin de là, (86 morts), tireurs d'élite sur les lieux les plus sensibles, fouilles, dispositifs anti-drones : "notre objectif c’est d’être (...) le moins gênant possible. Pour que la fête reste la fête et la fête sera la fête", a précisé le chef départemental de la police, Patrick Mairesse.

- La riposte de Netflix -

Côté salles obscures, c'est le film français "Fantômes d'Ismaël" d'Arnaud Desplechin, avec Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg et Mathieu Amalric qui fera l'ouverture mercredi soir. "C'est un honneur", a confié le réalisateur à l'AFP, soulignant qu'il était "ému de pouvoir offrir ça aux acteurs".

D'autres stars, de Nicole Kidman - reine de Cannes cette année avec trois films et un série - à Colin Farrell, Isabelle Huppert ou Vincent Lindon sont également attendues.

Au total, 19 films seront en compétition pour la Palme d'or, dont quatre américains et quatre de cinéastes français, François Ozon ("L'amant double"), Jacques Doillon ("Rodin"), Robin Campillo ("120 battements par minute") et Michel Hazanavicius ("Le Redoutable").

Deux films, "The Meyerowitz stories" du New-yorkais Noah Baumbach, avec Dustin Hoffman, et "Okja" de Bong Joon-Ho, avec Tilda Swinton et Jake Gyllenhaal, en compétition, sont eux au coeur d'une polémique entre le festival et la plateforme de vidéo en ligne Netflix, qui a acquis les droits du film de l'Américain et produit celui du Sud-Coréen.

Alors que la règlementation française impose un délai de trois ans après la sortie en salles avant qu'un film soit disponible sur une plateforme, le géant américain a refusé de distribuer ces deux films dans les cinémas hexagonaux. Du coup, les organisateurs du Festival ont décidé de revoir le règlement pour 2018: tout film en compétition devra désormais s'engager à être distribué dans les cinémas français.

Netflix a riposté lundi en Corée du Sud, par la voix de son directeur des contenus Ted Sarandos, qui a appelé les festivals de cinéma à "changer", et Cannes à se conformer à sa mission première, "célébrer les arts".

Le syndicat la Guilde française des scénaristes a apporté mardi "un soutien sans faille" au Festival. Tout en se félicitant que la polémique remette "sur la table deux dossiers qui agitent depuis longtemps le milieu du cinéma français : la chronologie des médias et la contribution des géants du Net" au financement de la création.

À la une

Sélectionné pour vous