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Des acteurs et directeurs de théâtre français soutiennent Kirill Serebrennikov

Des acteurs et des directeurs de théâtre français dénoncent dans une lettre publiée lundi par le quotidien Libération "le traitement inadéquat" réservé au metteur en scène russe Kirill Serebrennikov par les autorités de son pays et lui apportent leur "soutien indéfectible".

"Nous confrères, consœurs, collaborateurs et amis de Kirill Serebrennikov (...) dont la réputation vient d'être malmenée, souhaitons leur apporter notre soutien indéfectible", écrivent une quinzaine de signataires, dont Olivier Py, le directeur du festival d'Avignon, alors que la France accueille lundi le président russe Vladimir Poutine.

"Nous manifestons notre profonde inquiétude concernant le traitement inadéquat qui a été réservé à ce grand artiste international", poursuivent-ils, en s'interrogeant: "Comment ne pas y voir une énième tentative d'intimidation?".

"Harcelé depuis de nombreuses années, ce trublion génial de la scène théâtrale et du cinéma russe paye douloureusement sa liberté de création" et "c'est l'un des lieux les plus contestataires de Moscou qui est aujourd'hui attaqué", écrivent les soutiens de l'artiste russe.

"Qu'il sache qu'il n'est pas seul, qu'en France et en Europe, des voix s'élèveront, que la communauté artistique et culturelle du monde entier regarde la Russie et saura se faire entendre", ajoutent-ils.

Kirill Serebrennikov, récompensé en 2016 du prix François Chalais à Cannes pour son film "Le Disciple", est le directeur artistique du Centre Gogol, scène ronronnante qu'il a transformée en lieu incontournable de la scène théâtrale contemporaine à Moscou.

Il a été interrogé pendant plusieurs heures mardi dernier par des enquêteurs russes, qui ont perquisitionné son domicile et le théâtre, dans le cadre d'une affaire de détournement présumé de fonds publics alloués entre 2011 et 2014 par l'Etat à son théâtre précédent, le Studio-7. Il n'a pas été inculpé mais a été cité avec le statut de témoin.

Ses interprétations osées d’œuvres classiques et ses ballets d'avant-garde en ont fait la bête noire des militants orthodoxes et du ministère de la Culture, qui a qualifié en 2015 d'"inappropriées" ses adaptations de classiques russes.

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