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Entre baroque et minimalisme, la Fiac du plus "fun" au plus exotique

Du néobaroque à l'ultraminimalisme, de la nouvelle figuration à l'organique, la 44e Fiac, qui se tient jusqu'à dimanche à Paris, balaie tout le spectre de l'art actuel. Illustration avec quelques exemples très subjectifs.

- Le plus spectaculaire

L'une des oeuvres les plus spectaculaires de la Foire internationale d'art contemporain est l'installation de l'Argentin Tomas Saraceno (galerie Esther Schipper - Berlin) associant miroirs et treillis de corde. Une oeuvre en relation avec les toiles d'araignée, une de ses principales sources d'inspiration. Saraceno fait partie des artistes retenus pour l'exposition "Voyage d'hiver" au château de Versailles - il a créé une oeuvre pour le Jardin du roi - et le Palais de Tokyo lui donnera "Carte blanche" en 2018.

- Le plus cher ?

L'oeuvre la plus chère, c'est le secret le mieux gardé de la Fiac. Les candidats ne manquent pas, comme la sculpture de Takashi Murakami dorée à l'or fin (plus de 3 mètres de haut) à la galerie Perrotin. Ou le Jean-Michel Basquiat "Waterworshipper" chez Gagosian. Même réponse dans les deux cas : "nous ne communiquons pas les prix à la presse".

Pas de réticence en revanche à la galerie parisienne Le Minotaure où l'on confirme avoir déjà vendu "La Tour Eiffel et l'avion" de Robert Delaunay pour quatre millions d'euros.

- Le plus "trash"

Sans doute, le très réaliste cadavre de peintre, boite crânienne découpée et cerveau à l'air, exposé à la galerie parisienne Balice Hertling. Une oeuvre de Puppies Puppies intitulée "Portrait of the artist with no brain".

Egalement dérangeant, le travail de Kader Attia sur l'amputation et les prothèses (sculpture et photo) à la galerie Continua.

- Le plus "fun"

Les fascinantes sculptures vibrantes de la Californienne Pae White : de petites formes géométriques sont fixées sur des fils et s'agitent au moindre souffle (galerie neugerriemschneider, Berlin).

Dans un registre plus ironique, les ballons de baudruche multicolores, collés au plafond, de Jeppe Hein (303 gallery, New York) ou la sculpture en bronze doré de Jan Fabre, "L'Homme qui mesure les nuages", chez Templon, soit un homme juché de façon un peu dérisoire sur escabeau les bras tendus.

- Le plus insolite

L'installation kitsch de l'artiste anglo-indien Raqib Shaw qui a développé un univers fantastique très personnel peuplé de monstres, de bonsai géants et de mystérieuses peuplades (galerie PACE).

Autre inspiration très particulière, celle de Claire Morgan dont les fragiles sculptures formées de trames géométriques en fil de nylon et de mouches taxidermisées expriment "la nature menacée par la présence envahissante et cynique de l’être humain". Prix de vente de ces oeuvres délicates par la galerie Karsten Greve: 58.000 euros

- Le plus surprenant

Le "solo show" d'Henry Taylor, artiste noir américain de 59 ans découvert sur le tard : une installation hérissée d'objets divers, outils, caisses, cintres... et une version "black" d'un célèbre tableau de Gérard Richter, "Betty".

Ou encore l'univers théâtral de Christian Hidaka. Les tableaux de ce Londonien d'origine japonaise britannique sont truffés de références esthétiques, de Piero della Francesca à Georges Seurat, de Giorgio de Chirico à la peinture chinoise (galerie Michel Rein).

- Le plus exotique

Plusieurs galeries asiatiques ont fait le déplacement, coréennes surtout, mais aussi japonaises et chinoises comme Vitamin Creative Space (Pekin - Guanzhou). Elle présente le peintre Yuan Jai dont les tableaux oniriques revisitent la peinture orientale à coup de couleurs flashy.

A l'opposé de cette inspiration, le Japonais Kishio Shuga (galerie Mendes Wood, Sao Paulo-Bruxelles) signe des oeuvres ultra-minimalistes aux titres appropriés ("Progression vers l'extrémité"). Un travail en résonance avec les courants comparables en Occident mais aussi avec l'esthétique zen.

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