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Europavox, le festival qui donne de la voix à l'Europe

Le festival Europavox qui célèbre à partir de jeudi à Clermont-Ferrand, dans le centre de la France, la diversité de la scène musicale européenne, a mis cette année les bouchées doubles pour dénicher des talents et démultiplier son audience sur internet.

Pour ses 11 ans d'existence, il accueille 27 révélations en provenance de 22 pays et pendant quatre jours résonneront notamment des sons serbes, portugais, grecs, roumains, lettons ou espagnols.

La vocation initiale de la manifestation, qui prévaut toujours, c'était "de présenter une photographie de la diversité musicale européenne (...) avec tous les styles, histoire de montrer aux gens qu'il n'y avait pas qu'en Angleterre et en France qu'on pouvait faire de la bonne musique", explique son directeur François Missonier.

Avec une volonté de "casser les clichés", de "réfléchir l'Europe comme étant quelque chose de vivant, humain, à l'opposé de certains discours politiques de l'époque", ajoute-t-il.

Pour faire en sorte que ces révélations "soient vues par le plus de monde possible", le festival utilise des locomotives. Sont ainsi programmés le collectif londonien Archive, les groupes français d'électro/hip-hop Chinese Man et Deluxe, -M- (Matthieu Chedid) avec son projet malien "Lanomali", avant Manu Chao qui remplira le stade Marcel Michelin - déjà complet - pour son grand retour sur scène.

Avec ce concert géant de 20.000 personnes, et d'autres scènes dans le même quartier, Europavox qui accueille environ 40.000 personnes chaque année devrait doper sa fréquentation. Mais "le projet reste, et est toujours resté, composé majoritairement de découvertes", insiste le directeur du festival, "le seul à avoir une revendication européenne aussi forte".

- Décliner la marque en Europe -

C'est à Clermont-Ferrand par exemple que la Danoise Agnès Obel a fait ses débuts en France, en 2010. "Je me rappelle l'avoir découverte sur une vidéo envoyée par un ami allemand car elle est installée à Berlin. J'étais tombé sous le charme", se souvient François Missonier. La pianiste et chanteuse aux mélodies rêveuses et éthérées, dont le succès ne s'est pas démenti depuis, remontera sur la scène vendredi, en haut de l'affiche cette fois.

La Suédoise d'origine bosnienne Adna devrait également envoûter le public avec sa voix grave et ses mélodies douces amères, avant l'euphorie du groupe estonien de pop-electro Noëp ou les morceaux de rap déjantés des marionnettes allemandes de Puppetmastaz.

Mais le festival, c'est aussi depuis quelques semaines un média disponible sur internet, Europavox.com, qui vise à promouvoir encore plus largement la fine fleur musicale européenne.

"Même si l'on souhaite qu'un maximum de gens nous rejoignent à Clermont, on sait bien que pour ceux qui vivent en Norvège ou en Estonie, c'est un peu compliqué. Il y avait donc une envie de les toucher. C'est comme ça qu'est née l'idée d'Europavox.com", explique François Missonier.

Cette interface en anglais, "enrichie par une rédaction européenne", s'adresse aux professionnels comme au grand public pour leur faire découvrir de nouveaux groupes ou de nouvelles tendances.

Dans le cadre du projet d'aide culturelle de la Commission européenne "Europe Creative", remporté en mars 2016 avec une enveloppe de deux millions d'euros à la clé, les organisateurs souhaitent également implanter, outre la nouvelle interface, la marque Europavox dans six autres pays de l'UE (Belgique, Lituanie, Italie, Autriche, Grèce et Croatie).

Des manifestations du même nom sont en cours d'élaboration avec les festivals Le Botanique à Bruxelles, Loftas à Vilnius, Estragon à Bologne, Wuk à Vienne, Fuzz à Athènes et Inmusic à Zagreb.

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