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Fashion Week de New York: fanfare, couleurs, une deuxième journée tout en énergie

De la fanfare de Kate Spade aux couleurs vives de Tory Burch, en passant par les joyeux détournements de Mathew Adams Dolan ou de Maison the Faux, la deuxième journée de la Fashion Week de New York a marqué par son énergie à l'heure où sa légitimité est questionnée.

- Joie volontariste pour Tory Burch -

La journée avait commencé dans les jardins du musée du design Cooper Hewitt, en extérieur, pour un défilé sous le signe de la gaieté.

"Nous en avons besoin", a expliqué Tory Burch à l'AFP après le défilé, convenant que l'époque n'était "pas optimiste".

"Je dois compartimenter", dit-elle, "parce que je me soucie beaucoup de ce qui se passe dans notre pays, mais je dois aussi trouver de la joie dans notre vie."

Son inspiration, cette saison, Tory Burch l'a trouvée dans l'oeuvre du designer d'intérieur David Hicks (1929-1998), qui a marqué, à partir des années 60, par son goût pour les formes géométriques et les couleurs.

La designer originaire de Pennsylvanie a opté pour une série d'imprimés, reprenant le plus souvent des formes géométriques, symétriques ou non, et distillant des touches de couleurs, parfois vives.

- Kate Spade en fanfare -

Pour illustrer le thème de la Nouvelle-Orléans, inspiration dominante de la collection printemps/été, la maison Kate Spade avait fait venir une fanfare lors de sa présentation, dans l'Oyster Bar, célèbre établissement niché au coeur de la gare de Grand Central.

Plus de défilé pour la marque qui vient d'être rachetée par Coach, pour 2,4 milliards de dollars, la préférence va désormais aux présentations. "Les gens peuvent s'approcher des vêtements et j'aime toujours le rapport humain, se parler à deux plutôt que dépendre uniquement des réseaux sociaux", a plaidé Deborah Lloyd, présidente et responsable de la création, à l'AFP.

La collection avait un parfum romantique, inondée de fleurs et de couleurs pastel, tout en étant aussi plus sportswear qu'à l'habitude. Une mode "un peu plus facile cette saison, ce qui la rend plus pertinente", a expliqué Deborah Lloyd, alors que le monde du prêt-à-porter cherche à accrocher les fameux "millenials".

Le rachat par Coach n'a rien changé à la direction de la marque, assure la responsable, aux commandes depuis dix ans. "La raison pour laquelle il nous ont acheté", dit-elle, "c'est que nous sommes une marque indépendante."

- Maison the Faux s'en prend au poids des normes -

Les deux Néerlandais de Maison the Faux continuent d'interroger le monde de la mode en particulier et la société en générale sur ses conventions. Après s'en être pris à la consommation à outrance, puis à l'institution du défilé, Tessa de Boer et Joris Suk ont évoqué le poids des normes.

Elles étaient représentées par des rayures et des lignes, avec souvent le manichéisme du noir et du blanc.

Les créateurs voulaient représenter "la façon dont on force les gens à entrer dans des formes", a dit Tessa de Boer après le défilé.

Autre symbole de l'impératif conformiste, le célèbre tailleur Chanel en tweed, réinterprété avec audace jusque dans un string rose et blanc porté par un mannequin homme.

"Pour nous, on en revient toujours à ce qui est authentique et ce qui est fabriqué", a expliqué Tessa de Boer. "Pouvez-vous être vous ou êtes-vous ce que vous pensez devoir être ou ce que les autres veulent que vous soyez?"

- Mathew Adams Dolan déconstruit les classiques -

Le jeune créateur australien-américain Mathew Adams Dolan, qui doit son succès rapide au fait que Rihanna soit tombée amoureuse de ses jeans "oversize", a présenté un défilé qui se voulait, "à l'heure de manifestations constantes et de divisions politiques grandissantes, une méditation sur ce qu'a signifié être Américain par le passé et ce que cela signifiera demain".

Il dit s'être inspiré à la fois des images d'Epinal d'une "Amérique pittoresque" et sereine, comme des photos iconiques de familles comme les Kennedy, les Lauren, les Lauder, et du "bas-ventre subversif de l'aristocratie", car "sous le vernis, il y a quelque chose de plus sombre".

Cela se traduit par des vêtements qui, partant du vestiaire BCBG (preppy), se déconstruisent : par exemple des pulls classiques torsadés portés immensément amples, une manche traînant dans le dos ou entourant la taille, des costumes rayés chics aux manches démesurément longues (emblématiques du jeune créateur), des pantalons style décontractés chics portés très larges dès la cuisse et devenant des pattes d’éléphant arrivé aux chevilles.

- Monse célèbre l'Amérique -

A l'instar de Tory Burch, les deux créateurs de la jeune maison Monse, Fernando Garcia et Laura Kim, ont choisi l'optimisme. Dans un décor de terrain de basket, ils ont célébré les Etats-Unis, leur terre d'adoption, avec de nombreux rappels aux bleu, blanc et rouge du drapeau américain.

- Jeremy Scott s'aventure en BD -

Le créateur iconoclaste et un brin "bling bling" Jeremy Scott a repris l'imagerie de la bande-dessinée dans nombre de ses modèles et osé les couleurs, du vert pomme au mauve en passant par de fausses pierres précieuses cousues sur plusieurs pièces.

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