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Festival d'Aix: l'opéra de 7 à 77 ans avec Pinocchio, Carmen et Don Giovanni

Le Festival d'Aix-en-Provence, une des plus prestigieuse manifestations d'art lyrique, ouvrira sa prochaine édition le 3 juillet avec la création mondiale de "Pinocchio", adapté du conte par le magicien français de la scène Joël Pommerat.

Ce "Pinocchio" est "un accomplissement" pour le directeur du festival Bernard Foccroulle, qui présente ce vendredi à Aix son avant-dernière saison.

"Cela faisait longtemps que je voulais que Joël Pommerat, qui fait des pièces magnifiques s'adressant aussi bien aux adultes qu'aux enfants comme Le Petit chaperon rouge (2004), Cendrillon (2011) et Pinocchio (2008), fasse pour nous un opéra tout public", explique-t-il.

L'univers onirique et en même temps très contemporain de Joël Pommerat et de son "designer lumières" Eric Soyer se déploiera sur la partition du compositeur Philippe Boesmans (né en 1936).

Le duo Pommerat/Boesmans a déjà transposé à l'opéra la pièce "Au monde" en 2014 au Théâtre de la Monnaie, à Bruxelles. "Ce sera l'ouverture du festival, une manière de rappeler l'importance de la création", souligne Bernard Foccroulle.

Pour mettre en scène "Carmen", l'opéra le plus populaire au monde, le directeur du festival a choisi un trublion de la scène lyrique, capable de renouveler complètement une oeuvre: Dmitri Tcherniakov.

Son "Don Giovanni" avait fait scandale à Aix en 2010 avant d'y être acclamé trois ans plus tard. La mezzo Stéphanie d'Oustrac, qui a déjà chanté "Carmen" à Lille et au festival de Glyndebourne, tiendra le rôle de la célèbre cigarettière.

Fidèle à son "ADN" mozartien, le festival donne cette année une nouvelle production de "Don Giovanni", confié à Jean-François Sivadier qui avait créé pour Aix une "Traviata" très théâtrale en 2011 avec Natalie Dessay.

Le festival exhume aussi un opéra oublié de Cavalli (1602-1676), "Erismena", "qui fut pourtant un de ses plus grands succès à Venise et dans toute l'Europe", rappelle Bernard Foccroulle.

C'est Jean Bellorini, le jeune directeur du théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, adepte d'un théâtre de troupe, qui mettra en scène ce bijou baroque, sous la baguette de Leonardo Garcia Alarcon, considéré comme le chef spécialiste de Cavalli.

Bernard Foccroulle est fier d'avoir convaincu le metteur en scène britannique Simon McBurney, auteur d'une "Flûte enchantée" mémorable en 2014, de revenir à Aix pour créer "The Rake's Progress" d'Igor Stravinsky. On peut compter sur le Britannique pour inventer une scénographie poétique, alliant technologies numériques et trouvailles artisanales, comme en 2014.

Aix va donc créer "cinq opéras en cinq jours", un défi, avec trois lieux, la mythique Cour de l'Archevêché en plein air, le Grand Théâtre de Provence et le cadre plus intime du Jeu de Paume, pour "Erismena".

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