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Guillaume Gallienne fait une pause américaine pour "revenir la fleur au fusil"

Guillaume Gallienne, dont l'adaptation TV de "Oblomov" est programmée mercredi sur Arte, sort "Maryline" au cinéma le 15 novembre, avant une pause de six mois aux Etats-Unis : "l'acteur est épuisé", mais entend bien "revenir la fleur au fusil".

"Oblomov", roman du Russe Ivan Gontcharov paru en 1859, était dans "les tuyaux" d'Arte, raconte le comédien de la Comédie-Française, qui a interprété le rôle en 2013. "J'ai dit : +moi, je veux bien le faire !+".

Le comédien de 45 ans a donc repris le texte de Gontcharov, traduit par André Markowicz et mis en scène par Volodia Serre en 2013 au théâtre du Vieux-Colombier.

Il a tourné son "Oblomov" entre décembre 2015 et janvier 2016, en 14 jours - le maximum autorisé par Arte - et avec un budget "très restreint". "L'art naît de la contrainte", commente-t-il avec philosophie.

Au théâtre, il avait déjà joué une centaine de fois Oblomov, ce bourgeois indolent, qui passe ses jours en robe de chambre, allongé sur un divan et servi par son fidèle Zakhar.

"Je voyais Zakhar, sa solitude en coulisses, un peu dans le noir, depuis la scène, et je me disais +ça c'est magnifique, c'est exactement Zakhar... Quel dommage que le public ne voit pas ça+", se souvient-il, "j'avais envie de filmer cela".

"Il n'y a que l'amour qui fait se lever Oblomov", souligne aussi l'artiste d'origine russe.

"Ma mère est assez +Oblomov+, je l'ai connue toute sa vie allongée, habillée, mais allongée", raconte-t-il, assurant être enclin lui-même à "l'oblomovisme", expression devenue commune en russe. "Je lutte en bossant comme un dingue", dit-il.

- Une expérience jouissive -

"J'ai trouvé assez jouissif de mélanger théâtre, roman et télé, d'y mettre des images de cinéma russe (Tarkovski, Sokourov, Mikhalkov) et de planter le décor dans un cinéma désaffecté qui se transforme en théâtre", explique-t-il.

Un partenariat entre Arte et le Français avait déjà donné "Que d'amour" par Valérie Donzelli à partir du "Jeu de l'amour et du hasard" de Marivaux et "Les Trois Soeurs" d'après Tchekhov par Valeria Bruni-Tedeschi.

Après Oblomov, l'acteur a enchaîné sur "Maryline", qui sort le 15 novembre en salle, avec l'actrice du Français Adeline d'Hermy. Un rôle écrit sur mesure, "parce qu'elle est humble et que cela ne se compose pas".

Il s'agit d'un film sur "le déterminisme", dit-il. Le parcours d'"une taiseuse", de 20 ans à 36 ans, qui quitte son village et sa famille où l'on "vivait les volets clos" pour monter à Paris et devenir comédienne.

"C'est l'histoire d'une femme qui n'a pas de mots pour se défendre", rencontrée il y a quinze ans, qui lui a inspiré le scénario. "Elle m'a bouleversé, c'est une femme que j'adore et qui demeure dans ma vie".

Le film réunit également Vanessa Paradis et le patron et acteur de la Comédie-Française Eric Ruf.

En décembre, Guillaume Gallienne s'envolera pour les Etats-Unis où il donnera des cours de théâtre à l'université de Princeton durant six mois, avant de rejoindre la troupe du Français pour jouer dans "Les Damnés" d'après Visconti à New York.

"J'avais envie de ne plus jouer pendant un temps, les trois ans de +Lucrèce Borgia+ m'ont un peu atteint", confie-t-il. Le rôle de Lucrèce a été repris par Elsa Lepoivre.

"L'acteur est épuisé, moi pas !", dit-il pourtant, en assurant : "je veux revenir la fleur au fusil".

Dernier projet en date, il aimerait "vraiment beaucoup faire une série sur +La Recherche du temps perdu+".

"C'est très dangereux et très risqué mais très tentant... On doit me faire lire bientôt le scénario de (Harold) Pinter qui est paraît-il génial, j'en suis curieux en tout cas!".

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