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Jacques Higelin: un hommage au Cirque d'hiver avant le Père Lachaise

La famille et les amis d'abord, les fans ensuite: c'est par un vibrant hommage réunissant tous ses proches au Cirque d'hiver qu'a débuté jeudi l'au revoir à Jacques Higelin, avant ses obsèques ouvertes au public au Père-Lachaise dans l'après-midi.

Sa famille, ses amis et des personnalités comme la ministre de la Culture Françoise Nyssen, la maire de Paris Anne Hidalgo, les artistes Alain Souchon, Catherine Ringer, CharElie Couture, Marina Fois, Cali, Jean-Louis Aubert ou Louis Bertignac avaient pris place sur les gradins du Cirque d'hiver, avec un piano installé sur la piste devant un parterre de tournesols.

Et une photo en noir et blanc, où l'on voit de dos le poète-rock, disparu vendredi à 77 ans. Dessous, l'inscription avec ses trois prénoms "Jacques, Joseph, Victor dort", référence au nom de la série de concerts qu'il proposa du 14 décembre 1981 au 13 février 1982 au Cirque d'hiver. Car au début des années 80, comme à Mogador ou au Casino de Paris, Higelin a laissé une trace indélébile dans cette salle.

C'est le silence total quand arrive, au centre de la piste, le cercueil du grand absent du jour. La sono diffuse un dialogue entre le baladin et Jean-Louis Foulquier, le fondateur des Francofolies. "Rien ne m'empêchera de chanter", promet dans cette interview l'enchanteur Higelin.

Daniel Auteuil lit ensuite une lettre adressée au chanteur par Barbara. Sandrine Bonnaire, qui lui avait consacré récemment un documentaire, lui succède en récitant un texte, accompagnée par un guitariste. "A toi, Jacques, une dernière taf' de provoc'", dit la comédienne.

L'atmosphère se détend quand Jeanne Cherhal reprend "Tombé du ciel". Izïa, la fille de Jacques Higelin, lance "l'amour toujours" au coeur de cette chanson.

- A son image -

Arrive le tour d'Arthur H accompagné par Areski. "La grande Brigitte (Fontaine) m'a envoyé un mot au téléphone. Elle n'avait pas le courage de parler. La dernière fois qu’ils se sont vus, ils se caressaient le visage, le nez on aurait dit deux extra-terrestres. Je n’ai rien vu d’aussi beau", raconte le fils de Jacques Higelin, avant que ne résonnent dans la salle les mots et les sanglots de Brigitte Fontaine.

La chanteuse Camille, toute de verte vêtue, reprend une des premières chansons d'Higelin, "Tiens j’ai dit tiens". Elle répète la phrase, la chante sur tous les tons, en tournant autour du cercueil. Arthur H l'accompagne au piano.

Izïa et Arthur H rechantent ensemble un peu plus tard, comme ils le faisaient parfois sur scène avec leur père.

Ken, le troisième enfant, au bord des larmes, viendra pour sa part confier qu'"il y a une phrase qui (le) hante depuis tout petit: +ne pleurez pas les morts pleurez les vivants+. Ça ne va pas être facile..."

"Il y avait beaucoup d'émotion, à l'image de celui qu'on voulait honorer", confiait après cette cérémonie CharlElie Couture. "C'était touchant, émouvant, stimulant, comme il l'a toujours été."

Après ce moment de communion intime, le cortège devait se diriger vers le cimetière du Père Lachaise où l'artiste, qui chantait crânement au début de sa carrière "J'suis mort qui, qui dit mieux", doit être inhumé. Une cérémonie à laquelle tous ses fans ont été conviés.

Le public était attendu en nombre, malgré la pluie menaçante, avec en tête toutes les chansons laissées par Higelin, de "Pars" à "Champagne" en passant par "Je ne peux plus dire je t'aime" ou encore "Poil dans la main".

Dans son dernier album, sorti en octobre 2016, figurait "J'fume". Prophétique, amusé et toujours aussi libre, Higelin chantait qu'il continuait à "fumer" en attendant "qu'le fossoyeur me creuse une tombe au Père Lachaise" et que "le temps s'arrête et qu'le ciel me tombe sur la tête".

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