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Laurence Engel veut "ouvrir plus largement les portes" de la BnF

Presque un an après son arrivée à la tête de la BnF, Laurence Engel souhaite "ouvrir plus largement les portes" de l'institution, confrontée à une baisse de fréquentation, en proposant un "pass" à 15 euros qui permettra de "tout lire, tout voir, tout écouter".

QUESTION: La (BnF) lance une nouvelle politique tarifaire très attractive. Pourquoi?

REPONSE: "Je pars d'un constat très positif: les usagers de la BnF s'y sentent bien. En ouvrant plus largement les portes, en offrant une nouvelle politique tarifaire et la création d'un +pass+ lecture/culture illimité à 15 euros, j'espère donc que les gens viendront davantage à la BnF.

Le +pass+ BnF c'est un tarif un peu moins élevé mais aussi un mode de relation plus simple avec l'établissement et c'est rappeler, montrer, révéler que la BnF c'est bien sûr des espaces de travail, très agréables et équipés, mais également une offre culturelle très importante (expositions, conférences, lectures, concerts...). La BnF c'est tout cela.

Quant à la légère tendance à la baisse de la fréquentation, d'environ 10% sur sept ans, baisse par ailleurs compensée par l'explosion de la fréquentation de Gallica, nous avons réagi en lançant il y a un an une politique plus volontariste.

Avec de nouveux services, comme le wifi qui vient d'être installé, la possibilité de réserver des salles de travail... Tous ces efforts commencent à porter leurs fruits. En 2016, on a enrayé la baisse de la fréquentation. Le pass est un élément nouveau dans cette dynamique.

La manière dont on s'adressait et dont on s'adresse au public est extrêmement importante pour le faire venir."

Q: Pourquoi ne pas avoir fait le choix de la gratuité comme c'est le cas pour la BPI du Centre Pompidou?

R: "L'offre n'est pas la même. Elle est beaucoup plus large et justifie un tarif, au demeurant très raisonnable.

Par ailleurs, beaucoup de services de la BnF sont gratuits: l'accès aux salles de 17H00 à 20H00 tous les jours, Gallica, un programme de conférences. Et bien sûr, des exonérations pour certains publics, les plus jeunes et les plus démunis, notamment.

Enfin, notre offre correspond à un besoin réel d'espaces, de collections, de culture, de conseils et apporte une grande satisfaction. Regardez Gallica, elle attire un peu plus de 15 millions de visiteurs.

Les collections n'ont jamais été aussi vues et utilisées qu'aujourd'hui et le taux de satisfaction (des utilisateurs de Gallica) est de 95%, ce qui est un taux très élevé."

Q: La BnF est aussi un lieu de recherches. L'ouverture plus large au public est-elle compatible avec le travail des chercheurs?

R: "Il n'a jamais été question et il n'est pas question de diminuer le service qui est rendu aux chercheurs. La BnF est une bibliothèque de recherches.

Jusqu'en 1996, avant l'ouverture du site Mitterrand (XIIIe arrondissement, ndlr), la BnF était réservée aux chercheurs dans l'espace limité de Richelieu (le site historique de la BnF au coeur de Paris, ndlr).

Il y avait une contrainte physique. Le projet de la BnF c'est celui de la plus grande ouverture. Vingt ans après on ne peut pas continuer à avoir une démarche et un discours malthusien alors qu'on a démultiplié les propositions.

Mais, les espaces réservés aux chercheurs n'ont pas été réduits. Ils existent toujours. L'étage de la bibliothèque réservé à la recherche (le +rez-de-jardin+, ndlr) est bien réservé à ceux qui font des recherches.

Je considère même qu'il y a dans la démarche que nous engageons auprès des chercheurs une plus grande attention à leurs besoins. En terme de tarifs, pour eux aussi la réforme apporte une économie."

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