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Le Festival de Cannes à la recherche des futurs Fellini

En quête des prochaines Palmes d'or, le Festival de Cannes soutient depuis des années des pépinières de nouveaux talents. Repéré en 2004, l'un d'eux, le Hongrois Kornél Mundruczó, est en lice cette année pour la récompense suprême avec son dernier film, "La Lune de Jupiter".

"La mission numéro un d'un festival de cinéma est de découvrir les futurs Fellini. C'est plus important que de rendre hommage à un cinéaste reconnu!", déclare à l'AFP Gilles Jacob, l'ex-président du Festival.

Dès 1978, alors chargé de la sélection, il crée la Caméra d'or pour encourager de jeunes réalisateurs de premier film. Le Français Romain Goupil, l'Américain Jim Jarmusch et la Japonaise Naomi Kawase, notamment, ont été révélés par la Caméra d'or de Cannes, l'équivalent de la Palme pour un jeune cinéaste.

L'an dernier, la Française Houda Benyamina l'a décrochée pour "Divines", consacrée aussi par trois César (premier film, espoir féminin, meilleure actrice de second rôle) et dont Netflix a acquis les droits.

"Avec la Caméra d'or, Cannes a mis en place une vitrine pour les nouvelles générations. En 1998, la Cinéfondation est devenue un tremplin sur concours pour les étudiants des écoles de cinéma du monde. On sème pour l'avenir!", se félicite Gilles Jacob (86 ans), qui se consacre désormais à plein temps à la découverte des talents.

Cette année, seize réalisateurs de quatorze pays, dont l'Afrique du Sud, la République dominicaine et le Vietnam, ont été invités à Cannes par l'Atelier de la Cinéfondation. Le réalisateur roumain Cristian Mungiu préside le jury de la Cinéfondation. "Il est l'examinateur rêvé pour faire passer le bac du Festival!", note Gille Jacob.

- 'Cannes, Mecque du cinéma' -

En tout, 14 cinéastes, anciens élèves de la Cinéfondation, se retrouvent en sélection officielle cette année à Cannes. Sélectionné en 2004, le Hongrois Kornel Mundruczo se retrouve cette année en lice pour la Palme d'or.

Egalement au tableau d'honneur de la pépinière du Festival de Cannes, la Franco-Turque Deniz Gamze Ergüven revenue à Cannes par la grande porte en 2015 avec son quatrième long métrage, "Mustang", nommé pour l'Oscar du film étranger l'année suivante.

Le Festival a pris aussi sous son aile la Fabrique Cinéma de l'Institut Français qui permet à de jeunes réalisateurs de premier ou second long métrage d'être invités à Cannes. À l'issue d'une sélection internationale, la promotion 2017 est composée de dix réalisateurs d'Afrique du Sud, du Brésil, de Cuba, d'Egypte, du Kenya, du Liban, de Malaisie, du Mali, de Birmanie et du Pérou, avec le cinéaste philippin Brillante Mendoza comme parrain. Depuis 2009, 148 réalisateurs et producteurs, en provenance de 56 pays, en ont bénéficié.

"J'aime la diversité des projets, alliant à la fois du cinéma d'art et d'essai et des projets très grand public. Ce qui m'intéresse est de transmettre ce que j'ai appris", explique à l'AFP Brillante Mendoza. "Produire un film de qualité est compliqué aux Philippines pour rivaliser avec l'étranger. J'espère que mon expérience servira à d'autres".

Venu de Bamako, pour la première fois à Cannes et sélectionné par la Fabrique Cinéma, le jeune cinéaste malien Andrey S. Diarra, 33 ans, prépare un long métrage sur le patrimoine en péril des manuscrits des peuples subsahariens.

"Je viens chercher à Cannes l'expérience des maîtres de cinéma. C'est une grande opportunité pour un jeune cinéaste, d'autant plus pour se confronter à d'autres visions créatives quand on vient d'un pays isolé", confie-t-il. "Pour les jeunes cinéastes du monde entier, Cannes représente la +Mecque du cinéma+, ce lieu dont on rêve tous pour partager une passion artistique commune".

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