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Printemps de Bourges: Tim Dup ouvre le festival, avant Renaud

Le jeune auteur-interprète Tim Dup, décomplexé malgré l'enjeu, a ouvert le Printemps de Bourges mardi, avant le concert de Renaud qui doit ensuite constituer le premier temps fort de cette 41e édition transgénérationnelle, à laquelle la présidentielle pourrait s'inviter à cinq jours du 1er tour.

Pour l'heure, aucun candidat n'a inscrit à son agenda une visite au festival berruyer. Mais il est possible que certains décident de s'y montrer au dernier moment, comme François Hollande en 2012. En revanche, la ministre de la Culture Audrey Azoulay est elle attendue jeudi.

Ce contexte politique particulier pourrait amener des artistes à s'exprimer. Déjà fait pour Renaud, qui a annoncé son intention de voter pour Emmanuel Macron. Ce choix a déçu nombre de ses fans qui espéraient le voir soutenir un candidat plus marqué à gauche.

Stéphanie, venue voir à Bourges le chanteur au bandana rouge pour la troisième fois, la première avec ses trois enfants adolescents, n'était elle pas vraiment affectée par ce positionnement. "On s'en fiche, la vérité, il la dit dans ses chansons. Je suis venue raviver de vieux souvenirs et je voulais que mes petits le voient au moins une fois dans leur vie."

Pour elle, comme pour les quelque 5.000 personnes présentes sous le chapiteau du W, l'attente se faisait longue en cette fin de journée. Mais pour patienter, tous ont découvert un jeune homme de 22 ans, plein d'aplomb et le sourire enjôleur pour sa première grande scène et son premier Printemps. Comme Renaud, lorsqu'il avait le même âge en 1978.

Apparu seul avec son clavier et son ordinateur, Tim Dup a convaincu son auditoire par ses chansons issues de son premier quatre titres sorti en août dernier "Vers les Ourses Polaires".

- L'ombre de Dylan -

"J'aime bien les premières parties. Généralement les gens n'aiment pas vraiment nous voir débarquer. Mais bon, justement on n'a rien à perdre", a-t-il dit.

Avec son parlé-chanté à tempo lent, entre hip hop et chanson, Tim Dup raconte des histoires du quotidien avec une poésie mélancolique. S'apprêtant à sortir son premier album en octobre, il cite parmi ses "influences plurielles, aussi bien Jacques Brel, que les Cure ou Gaël Faye".

De Renaud, le jeune homme dit admirer "sa liberté musicale, son identité artistique. Il ne s'est jamais posé la question de travestir ce qu'il faisait pour plaire".

"Ce qui me touche beaucoup aussi, c'est que c'est quelqu'un qui regarde le monde, dit-il encore. Il y a une espèce de poésie sociale dans ses chansons, comme chez Bob Dylan."

Dylan qui n'est d'ailleurs pas très loin au cours de cette soirée, puisque qu'à l'Auditorium, la Comédie-Française devait présenter "Comme une pierre qui...", en même temps de le concert de Renaud. Une pièce sur l'enregistrement de la mythique chanson "Like a Rolling Stone", au studio Columbia de New York en juin 1965.

L'évènement est de taille, car c'est la toute première fois que la vénérable institution se produira dans un festival de musiques actuelles.

Hasard du calendrier, Bob Dylan, le vrai cette fois, se produira à Paris, au Zénith jeudi et pour l'inauguration de la Seine Musicale vendredi. Les organisateurs confessent "en avoir rêvé", mais ce mardi soir, le prix Nobel de littérature joue à Amsterdam.

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