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Le théâtre privé fait pression pour accéder aux scènes publiques

Le théâtre privé, qui souffre d'une baisse de ses recettes en dépit d'une légère hausse de fréquentation (+2%), réclame un meilleur accès aux théâtres publics, qui devrait être "une priorité" du ministère de la Culture, selon le président du Syndicat national du Théâtre privé, Bernard Murat.

"On ne diffuse pas assez les spectacles en France. Je souhaiterais que la ministre de la Culture en fasse une priorité", a-t-il dit mercredi lors de la présentation de la saison.

"La création privée mériterait d'inonder les scènes nationales. La guerre entre théâtre privé et théâtre public est d'un autre âge. Dans leurs statuts, les scènes nationales doivent accueillir la diversité. Le théâtre privé n'y a accès qu'à hauteur de 20%. Encore une fois, ce n'est pas l'origine des fonds d'un spectacle qui détermine sa qualité", a estimé Bernard Murat.

"Je réclame un respect pour le théâtre privé et les 10.000 entreprises de spectacles vivants. Il faut qu'on arrête de contester notre rôle dans la création artistique française", a-t-il ajouté.

A la suite du rapport Bonnel sur le fonctionnement du fonds de soutien du théâtre privé, les syndicats du théâtre public subventionné ont fait savoir qu'ils ne veulent pas d'obligation d'accueil de spectacles du privé, ni d'une extension de la taxe sur la billetterie à leur champ. La ministre de la Culture ne s'est pas encore prononcée.

Le théâtre privé a enregistré "une très légère augmentation" des entrées payantes au premier semestre 2017, avec 2% de hausse par rapport à la même période l'an dernier, sans réussir toutefois à contenir une baisse de ses recettes, selon M. Murat.

"Dans un contexte électoral et empreint d'inquiétude, cette augmentation ne permet pas de retrouver la fréquentation d'avant la crise financière et les attentats de 2015", a déploré le metteur en scène, par ailleurs directeur du théâtre Edouard VII à Paris.

Selon Bernard Murat qui s'exprimait devant ses pairs, les recettes de théâtres privés ont enregistré "un décrochage assez net" de moins 8%, tandis que le prix moyen de la place de théâtre a été ramené à 25 euros, soit 5 euros de moins que les années précédentes.

"Il est de plus en plus difficile de résister à la pression des revendeurs de billetteries qui veulent toujours plus de rabais quand un spectacle n'est pas un total succès. On ne peut pas solder les spectacles dès qu'ils démarrent", a dénoncé le président du syndicat des théâtres privés qui regroupe 85 salles.

"Pour les tournées, la situation est préoccupante avec une baisse des entrées et des recettes, de plus de 10%", a souligné Bernard Murat.

A propos de la publicité que certains théâtres privés parisiens s'apprêtent à diffuser dans les salles avant les représentations, le président du Syndicat du théâtre privé a estimé que cette recherche d'une nouvelle source de revenus était "l'expression d'un désarroi".

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