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Nantes: après 6 ans de fermeture, 900 oeuvres accueillies au Musée d'Arts de la ville

"Ca s'agite dans tous les sens": après six ans de fermeture pour d'importants travaux de rénovation et d'extension, le Musée d'Arts de Nantes vit le "moment exaltant" de l'accrochage de plus de 900 œuvres, avant sa réouverture au public le 23 juin.

Le calme régnant sur le parvis refait à neuf avant l'arrivée des visiteurs contraste avec l'ébullition à l'intérieur du palais du XIXe siècle, qui a subi une profonde refondation, au terme d'un complexe chantier de 88,5 millions d'euros qui a visé à en faire un "musée du 21e siècle", plus grand et doté d'espaces pédagogiques.

Dans le patio baigné de lumière, l'artiste autrichienne Susanna Fristscher finit d'installer sa création en fil de silicone transparent, tandis que des transporteurs distribuent dans les salles les œuvres grand format. "J'adore ces moments: ça s'agite, ça grouille dans tous les sens, c'est génial!", s'exclame Sophie Lévy, directrice et conservatrice en chef du musée.

Une extension du musée, le "Cube", relié au palais par une passerelle aérienne, permet un parcours muséographique continu, mais aussi d'augmenter la surface d'exposition de 30%. Le parti-pris de quatre galeries thématiques plutôt que chronologiques doit faciliter la rotation des œuvres de la collection d'art contemporain, "l'une des plus importantes en France hors Paris", selon Sophie Lévy.

Grâce à une politique constante depuis le XIXe siècle d'acquisition d’œuvres du vivant des artistes, le musée d'Arts est doté d'un fonds de 13.000 tableaux, photographies ou vidéos allant du XIIIe au XXIe siècles, dont la moitié est postérieure à 1900.

Après la livraison du bâtiment, conçu par le cabinet d'architectes britannique Stanton Williams, il a fallu rapatrier les œuvres conservées de longues années dans les réserves, en restaurer une centaine, puis les accrocher dès le début du printemps.

A un mois de la réouverture, "l'énorme travail collectif" mené par la quarantaine de salariés et d'agents du musée "suit un bon rythme", mais de nombreuses œuvres n'ont pas encore remplacé les petites fiches scotchées au mur pour désigner leur futur emplacement.

- 'Spacieux, fonctionnel et lumineux' -

L'escalier monumental, après le hall d'entrée, à moitié barré d'un échafaudage, attend le nettoyage du bas-relief empoussiéré par les travaux. Si l'accrochage des collections anciennes est bien avancé dans le palais abritant depuis 1900 le musée des Beaux-Arts, dans le nouveau bâtiment de 2.000 m2 répartis sur quatre niveaux, le "Cube", entièrement dédié à l'art contemporain, c'est encore branle-bas de combat autour des caisses en bois.

"C'est un peu stressant car on a une date butoir et beaucoup d'attente du public, mais après avoir fait des simulations sur des plans, l'accrochage est un moment exaltant", témoigne Alice Fleury, responsable des collections d'art contemporain.

"Le musée était fermé depuis 2011. Même si on a fait des expositions hors les murs, je suis très contente de le retrouver rénové, agrandi, et de voir ou revoir certaines œuvres dans un nouveau bâtiment spacieux, fonctionnel, lumineux, qui permet de déployer plus dignement la collection contemporaine, un peu à l'étroit dans le musée ancienne version", affirme-t-elle.

Privé d'arts primitifs comme d'art contemporain depuis six ans, Nantes étant l'une des rares villes avec Grenoble à ne pas avoir opéré une "scission" de ses musées, le public pourra (re)découvrir dès le 23 juin quelques œuvres phares de la collection.

Parmi elles, la "Diane chasseresse" restaurée d'Orazio Gentileschi (XVIe siècle), "Le Songe de Joseph" (XVIIe) de Georges de La Tour, le "Portrait de Madame de Senonnes" (1814) de Jean-Auguste-Dominique Ingres, "Les Nymphéas à Giverny" (1917) de Claude Monet ou encore les photographies de l'artiste surréaliste nantaise Claude Cahun.

A l'occasion de cette réouverture, le Louvre, les musées d'Orsay, Picasso ou Rodin ont également fait des dépôts ou des prêts exceptionnels.

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