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Nouvel outil pour préferer un film légal à une oeuvre piratée sur le web

Quelles options pour regarder légalement un film sur internet ? Un nouvel outil a été lancé mercredi par le ministère de la Culture et le Centre national du cinéma afin de clarifier l'offre de vidéo à la demande légale, souvent moins accessible que les sites de piratage.

"L'offre en ligne est tellement confuse qu'il est parfois plus facile de trouver un film sur un site illicite que sur un site d'offre légale", a estimé la ministre de la Culture, Fleur Pellerin ,alors que des sites illégaux comme Popcorn Time connaissent une popularité grandissante.

"C’est souvent faute de trouver le film qu’ils cherchent que les internautes succombent aux sirènes du streaming illicite ou du téléchargement illégal", a ajouté Fleur Pellerin qui voit dans ce nouveau "service public" un "tournant" .

Pour contrer l'offre illégale et populariser cette nouvelle base de données, qui compte plus de 10.000 long-métrages répertoriés par le Centre national du cinéma (CNC), l'idée a été de s'inspirer des habitudes des internautes qui tapent le nom du film qu'ils veulent voir dans un moteur de recherche.

A partir de là, un partenariat a été conclu avec quatre des sites internet qui apparaissaient le plus souvent dans les premiers résultats : Allociné, Télérama, Première et Sens Critique.

Sur ces sites d'actualité du cinéma ou de recommandation culturelle, qui touchent une dizaine de millions d'internautes par mois, selon Médiamétrie, un bouton "voir ce film en VOD" ou "disponible en VOD" renvoie désormais vers le catalogue des offres de vidéo à la demande (VOD ou VAD) disponibles chez douze éditeurs.

Parmi eux Canalplay, MyTF1VOD, FranceTVPluzzVAD, FilmoTV, OCS ou ArteVOD.

Une fois le paiement effectué, l'internaute peut regarder son film sur ordinateur, smartphone ou tablette. Outre la location (pour quelques jours) ou l'achat (définitif), il pourra aussi s'abonner chez les éditeurs qui proposent un service de vidéo à la demande par abonnement (SVOD).

- Netflix absent -

Cet outil ne change rien à la chronologie des médias (calendrier des différents modes d'exploitation d'un film à partir de sa sortie en salles, ndlr) actuelle, soit 4 mois pour un film en VOD et 36 mois pour la SVOD.

Cette base de données, limitée pour l'instant aux films mais qui devrait intégrer ensuite les séries, les documentaires et les courts-métrages, est également disponible sur un site dédié : "Catalogue des vidéos à la demande" (vod.cnc.fr).

Afin de diffuser le plus largement possible ce catalogue, un blog de cinéphiles ou tout autre site peut intégrer un bouton cliquable renvoyant vers la page pour acheter tel ou tel film.

Pour qu'un tel projet voit le jour, "il valait mieux une plateforme neutre sous l'égide des pouvoirs publics", selon Manuel Alduy, directeur de Canal OTT (une division de Canal+ dont dépend CanalPlay).

Selon le ministère de la Culture, d'autres médias partenaires et de nouvelles plateformes de vidéo devraient bientôt rejoindre l'aventure.

Mais seulement ceux qui "répondent aux obligations françaises en termes de régulation en contribuant au financement de la création et à l’exposition des oeuvres françaises et européennes".

Netflix a-t-il été approché ou s'est-il manifesté ? "Non, Netflix ne s'est pas signalé. Mais Wuaki.tv figure dans le catalogue, même si c'est un service étranger, il respecte les règles", répond-on au ministère.

"C'est une initiative qui va dans le bon sens. Il y avait trop de confusion dans l'environnement de la VOD", a déclaré à l'AFP Benoît Balagny, responsable pour la France de Wuaki.tv, le service de VOD du géant japonais du commerce en ligne Rakuten.

Cette initiative "devrait accroître le référencement de notre service", a jugé de son côté Tristan du Laz, Directeur Général adjoint de TF1 Vidéo.

En parallèle à cette initiative qui revient à améliorer le référencement des sites légaux, le ministère de la Culture travaille sur d'autres pistes.

Une charte écrite avec les acteurs de la publicité, actuellement en préparation, vise à priver de publicité une liste noire de sites illégaux. Par ailleurs, une autre charte devrait concerner le paiement en ligne.

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