Accueil Actu

Pour sa 32e édition, le festival d'Aurillac s'en donne à corps joie

En tenue d'Eve ou costumées, les troupes du festival international de théâtre de rue d'Aurillac (Cantal) n'ont pas froid aux yeux et exhiberont de mercredi à samedi le corps dans tous ses états.

Plus de 120.000 personnes sont attendues pour cette 32e édition "à la fois sérieuse et déglinguée", selon son directeur Jean-Marie Songy.

Dix-huit compagnies officielles ont été invitées, présentant treize créations de l'année.

En marge de la programmation officielle, plus de 600 compagnies - dont près de 60 étrangères, originaires de Belgique, Suisse, Danemark, Irlande, Royaume-Uni, Corée du Sud ou encore Algérie - se produiront dans les rues, squares et même dans un parking souterrain du centre-ville.

Après avoir fêté son trentième anniversaire deux ans de suite, l'édition 2017 a été baptisée "année 69". "C'est une divagation, un état d'esprit que nous avons voulu célébrer dans un contexte où le monde est hyper-tendu au niveau national comme à l'international. On a envie de dire aux gens +faites l'amour, pas la guerre+", explique M. Songy.

- Tenues d'Eve -

Dans "Dévêtu(e)", la compagnie Thé à la Rue osera ainsi toutes les nudités, sans tabou ni provocation, pour inviter le spectateur en peignoir à s'interroger sur son rapport au corps dans une ambiance entre thalasso et fête foraine.

Tirée à quatre épingles, la compagnie Cirkatomik organisera pour sa part "Le Défilé de Mode des Petites Coutures", un spectacle participatif réunissant une trentaine de bénévoles aidés par une équipe professionnelle qui défileront sur scène vêtus de robes et costumes plus incongrus les uns que les autres - en verre, pneus, ustensiles de cuisine, végétaux... - conçus en partie avec les habitants d'Aurillac.

Avec le spectacle "Les Tondues", la compagnie Les Arts Oseurs évoquera ces quelque 20.000 femmes tondues après la Libération sur les places publiques pour avoir eu des relations privilégiées avec l'ennemi allemand.

"C'est un spectacle très fort, où il est difficile de ne pas verser une larme", souligne le directeur du festival, le plus important du genre en France avec celui de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).

Le corps humain sera aussi au menu de "La recette des corps perdus", où les spectateurs cannibales seront invités à "dévorer" membres et organes des acteurs de la compagnie Ilotopie.

- Corps volants -

La programmation proposera aussi des spectacles très grand format, à l'image de celui du Cirque Inextremiste, qui investira la nacelle d'un montgolfière dans "Exit" et dont les folles acrobaties plongeront les spectateurs à la limite du vertige.

Ou "Wild Side Story" de la Compagnie Off, spectacle librement adaptée de "Roméo et Juliette" et "West Side Story" dont la mise en scène mêlera danses, cascades de voitures et "traceurs", ces acrobates des milieux urbains.

Habituée des lieux, la compagnie franco-chilienne Teatro del Silencio présentera également sa nouvelle création "Oh ! Secours", dialogue poétique entre le personnage Godot et son créateur, Samuel Beckett, de l'auteur chilien Juan Radrigan, décédé l'an dernier.

Autre nouveauté: "Géopolis" de la compagnie Pudding Théâtre, qui évoquera avec poésie les grandes migrations à travers les destinées de sept personnages lancés sur les routes après avoir dû abandonner leur terre - imaginaire - suite aux bouleversements de notre planète.

À la une

Sélectionné pour vous