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Témoignage poignant d'une mère sur la radicalisation de sa fille Charlotte: "On n'a pas les clés pour l'aider"

Les éditions La Boîte à Pandore ont présenté jeudi, à l'hôtel Hilton Brussels Grand Place, le livre "Ma chère fille salafiste radicalisée à 12 ans" (181 pages), publié en France et en Belgique. L'auteure rencontrera vendredi des jeunes et leurs familles au Comité culturel de Droixhe-Bressoux (Liège).

Sous le pseudonyme Lau Nova, c'est une mère qui témoigne de la radicalisation de sa fille Charlotte, issue d'une famille de cadres athées dans la région lyonnaise (France). Rien ne la prédestinait à se convertir à la religion musulmane et à devenir une épouse dans un mariage polygame au sein d'une communauté au Royaume-Uni. "On parle beaucoup de Daesh, mais beaucoup moins de ce mouvement salafiste piétiste qui est de plus en plus présent", estime Lau Nova. "Je me fais l'écho de nombreuses familles françaises que j'ai rencontrées et donc finalement, je pense que mon histoire est loin d'être une exception. Moi, j'ai vu, accompagné, essayé de détourner mais sans y parvenir".


"On n'a pas les clés pour l'aider"

Elle revient sur les motivations de sa fille: "Il y avait une envie de spiritualité au départ, mais finalement on s'aperçoit que c'est très peu spirituel. Je pense qu'il y avait aussi une appréhension des relations avec les hommes et cette tenue qui recouvre complètement le corps est vendue comme un idéal de pureté et une protection". En signalant sa radicalisation aux autorités françaises, elle a empêché son départ en Syrie. "Ma fille a aujourd'hui presque 19 ans", continue Lau Nova. "Elle vit dans un quartier communautaire en Angleterre, où les filles peuvent se déplacer en sitar". La communauté et son mari l'ont incitée à rompre ses rapports avec sa famille et les contacts sont aujourd'hui difficiles. "On n'a pas les clés pour l'aider à se sortir de cette emprise, mais par contre on peut être plus présent en termes de prévention", continue sa mère. "Pour les jeunes qui rentrent dans cette forme de radicalisme, il faut vraiment les avertir de ce que c'est de ne plus penser librement et de s'en remettre systématiquement à un groupe pour savoir quoi faire". 

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