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Romain Duris, en prêtre dans "La Confession", se rêve en flic ou voyou

Dans "La Confession" de Nicolas Boukhrief, en salles mercredi, Romain Duris incarne un prêtre, dans une nouvelle adaptation du roman "Léon Morin, prêtre". "J'ai toujours voulu jouer un homme d'Eglise", raconte à l'AFP l'acteur de 42 ans, qui rêve aujourd'hui d'interpréter un voyou ou un flic.

Dans "La Confession", qui sera montré dimanche à Rome à des prêtres du séminaire pontifical français, Nicolas Boukhrief ("Made in France") s'attaque au livre de Beatrix Beck, prix Goncourt 1952, déjà adapté par Jean-Pierre Melville en 1961 avec Jean-Paul Belmondo et Emmanuelle Riva.

Aux côtés de Romain Duris, c'est Marine Vacth ("Jeune et jolie") qui incarne cette fois Barny, jeune mère de famille communiste et athée dans une ville de province pendant la Seconde guerre mondiale.

Elle va défier sur le terrain de la religion le nouveau prêtre de la paroisse, qui l'invite à débattre avec lui. Déconcertée par cet homme intelligent et charmant, elle se prend au jeu de leurs échanges et va se sentir peu à peu troublée.

Pour Romain Duris, qui réussit à incarner ce rôle délicat avec un mélange de gravité et de légèreté, ce film a été l'occasion de "jouer un homme d'Eglise", ce qui "ne l'a pas déçu".

"En jouant un prêtre, je pensais bien que ma solitude allait être habitée", dit-il. "Quand on est acteur, on s'habille d'un maximum d'éléments, on s'enrichit, on essaie de créer intérieurement un nouveau monde. En étant un homme d'Eglise, ce monde est plus identifiable, on a beaucoup d'éléments, de la Bible à des témoignages, des écrits...".

Pour préparer ce rôle, qui représentait pour lui "un défi", l'acteur fétiche de Cédric Klapisch a fait une retraite à l'abbaye cistercienne de Lérins, en face de Cannes, et "beaucoup discuté avec des prêtres". Il a aussi lu le roman de Béatrix Beck, mais n'a pas voulu voir le film de Melville.

"Je voulais vraiment faire un parallèle entre la modernité d'aujourd'hui et les années 40, mais ne pas avoir un autre objet cinématographique qui pouvait s'insérer entre les deux", explique-t-il.

- Quatre films à venir -

Pour ce personnage, Romain Duris indique avoir voulu aussi "se servir de sa nature, d'une énergie", jugeant que "le danger des films d'époque, c'est d'être figé".

"Porter la soutane et faire bien attention aux années 40, j'avais peur que ce soit un mélange un peu risqué. Je pense qu'avec la soutane, il fallait ramener de la vie, de la fraîcheur, de la dynamique", souligne-t-il.

Le personnage de Léon Morin s'ajoute à la filmographie déjà riche de l'acteur, qui a commencé sa carrière à 20 ans avec "Le Péril jeune" de Cédric Klapisch, avant d'enchaîner plus de 40 films, alternant comédies légères et drames.

Longtemps identifié à des héros désinvoltes incarnant leur époque, du lycéen du "Péril jeune" à l'étudiant de "L'Auberge espagnole", nommé trois fois pour le César du meilleur acteur - pour "De battre mon coeur s'est arrêté", "L'Arnacoeur" et "Une nouvelle amie" - il ajoute désormais une certaine forme de gravité à son énergie toujours juvénile.

Mais il dit "ne pas privilégier ce ton-là". "C'est plus le hasard des scénarios que je lis", estime-t-il. "Je vais vers les personnages qui vont être les plus intenses", ajoute l'acteur, qui aimerait jouer aujourd'hui "un voyou" - "mais pas dans une comédie, la réalité d'un voyou", dit-il -, ou encore "un flic", dans "un film un peu social".

En attendant, celui qui a été à l'affiche l'an dernier d'"Un petit boulot" de Pascal Chaumeil et "Iris" de Jalil Lespert ne manque pas de projets. "Cessez-le-feu" d'Emmanuel Courcol, "un film d'aventures" avec Céline Sallette et Grégory Gadebois, sortira le 19 avril.

Il sera ensuite dans "Fleuve noir" d'Erick Zonca, "Madame Hyde" de Serge Bozon avec Isabelle Huppert, ou encore "Dans la Brume", un film fantastique qu'il tourne actuellement.

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