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Trois prestations marquantes de Danielle Darrieux

Décédée à 100 ans, Danielle Darrieux a tourné dans plus de cent films et joué dans plus d'une trentaine de pièces. Voici, dans une carrière aussi brillante que longue, trois de ses prestations les plus marquantes, deux au cinéma et une au théâtre :

- "Mayerling", d'Anatole Litvak (1935). Le générique est prestigieux : Joseph Kessel et Marcel Achard au scénario, Arthur Honegger à la musique, Charles Boyer en vedette masculine. C'est l'histoire en 1889, dans l'empire austro-hongrois, de l'archiduc Rodolphe de Habsbourg qui, marié, s'éprend de la jeune Marie Vetsera. Le film a certes vieilli mais il reste une référence en France et à l'étranger et un film culte pour nombre d'admiratrices de Charles Boyer et de Danielle Darrieux. L'actrice obtint à cette occasion le statut de star incontestée du cinéma français alors qu'elle n'avait que 18 ans.

"Mayerling reste, d'abord et avant tout, un mélo amoureux, à l'esthétique sombre, mortifère, où Darrieux symbolise, a contrario, la tentation de la pureté et l'espoir de la lumière. Dès sa première apparition, elle irradie", écrivait Télérama en 2014.

- "Madame de..." (1953, adaptation du roman de Louise de Vilmorin) de Max Ophüls. Pour payer une dette de jeu, Madame de... vend les boucles d'oreilles que son mari lui a offertes et qu'elle feint ensuite d'avoir égarées. Elles sont rachetées par un diplomate qui les offre en signe d'amour naissant à Madame de... Ophüls, qui a déjà dirigé DD dans "La ronde" et "Le plaisir", est enthousiaste : "Quelle sublime comédienne ! Regardez ce tendre mouvement de l'épaule ! Regardez ses yeux mi-fermés ! Et son sourire !".

"J'adore ce film. C'est même le seul que je regarde avec un vrai plaisir, a dit l'actrice à L'Express en 1997. Je devais être terriblement amoureuse pour dégager de telles ondes. Amoureuse de Max Ophüls, de Charles Boyer, que je retrouvais dix-huit ans après + Mayerling +, et de Vittorio De Sica, qui avait un charme fou. J'étais au milieu de ces trois hommes sublimes, comme dans un rêve. D'ailleurs, à l'écran, on voit bien que je suis sur un nuage. Il y a eu un miracle. C'est peut-être aussi parce que c'était mon dernier film avec Ophüls".

- En 2003, DD, 85 ans, parvient à capter, seule en scène, l'attention du public pendant près d'une heure et demie avec un monologue d'Éric-Emmanuel Schmitt, "Oscar et la dame rose" à la Comédie des Champs-Élysées à Paris. Elle joue le rôle d'une visiteuse des hôpitaux qui s'est attachée à un enfant leucémique. Elle le sait perdu et s'efforce de lui donner des raisons de vivre encore un peu. DD parvient à suggérer la personnalité de l'enfant, qu'on ne voit à aucun moment, et celle de la dame, la visiteuse, avec justesse et charme. Ce rôle lui vaut un Molière de la meilleure comédienne.

"Parce qu'+ Oscar et la dame rose + est un hymne à la vie, je l'ai dédié à Danielle Darrieux, écrira E.-E. Schmitt. Pétillante, malicieuse, caustique, rosse, naturelle, loin de tout pathétique, gourmande, lumineuse, pudique, elle est pour moi l'incarnation de ce que je voulais dire".

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