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Un tour du monde des bibliothèques en réalité virtuelle avec la BnF

C'est à un voyage saisissant que convie la Bibliothèque nationale de France (BnF) en proposant jusqu'au 13 août une visite en réalité virtuelle de dix grandes bibliothèques, réelles ou imaginaires, avec l'exposition "La bibliothèque la nuit".

La bibliothèque mythique d'Alexandrie en Egypte, la bibliothèque martyrisée de Sarajevo, l'imposante bibliothèque du Congrès à Washington ou encore celle installée dans le Nautilus par le capitaine Nemo... Sans quitter son fauteuil, on se déplace dans l'espace et dans le temps. Des personnages, des animaux et même des spectres traversent le champ de vision du visiteur.

Le spectateur peut visiter, au moyen de lunettes de réalité virtuelle exploitant une technologie d'immersion vidéo à 360°, une dizaine de bibliothèques au total. Il est guidé durant son voyage par la voix (en français ou en anglais) de l'écrivain et bibliophile canadien d'origine argentine, Alberto Manguel (actuel directeur de la Bibliothèque nationale d'Argentine) qui a conçu cette exposition avec son ami, le metteur en scène canadien Robert Lepage, une des figures les plus inventives de la scène contemporaine.

L'exposition, qui porte le nom d'un livre éponyme d'Alberto Manguel, a été présentée pour la première fois à Montréal en 2015 puis à Québec l'an dernier.

"C'était important qu'on brosse un tableau de ce qu'est une bibliothèque à travers les âges, et dans l'espace et l'expérience aussi", explique Robert Lepage."On reproche souvent aux nouvelles technologies de détruire le livre mais elles peuvent aussi le mettre en lumière".

L'exposition, sur le site François-Mitterrand de la BnF, dans le 13e arrondissement de Paris, s'ouvre avec la présentation d’œuvres en lien avec l'imaginaire de la bibliothèque. Outre une formidable collection d'ex-libris, on peut admirer notamment une œuvre du plasticien Charles Matton, en hommage à Georges Perec, une "boîte-vitrine" où une bibliothèque semble s'étaler à l'infini grâce à un jeu de miroirs.

On débarque ensuite dans la bibliothèque personnelle d'Alberto Manguel. C'est une vaste pièce, tout en boiserie, plongée dans la pénombre, où par les fenêtres on voit et entend la pluie tomber. "Une bibliothèque privée est une autobiographie de son lecteur", dit l'auteur d'"Une histoire de la lecture".

Avant d’être un lieu public, une bibliothèque est d’abord une construction de l’esprit, rappelle avec malice l'écrivain.

Il évoque l'histoire de ces enfants prisonniers du camp nazi de Birkenau qui, "malgré la stricte surveillance à laquelle ils étaient soumis", réussirent à constituer une minuscule bibliothèque clandestine constituée de huit livres. "La bibliothèque des enfants de Birkenau me semble être le modèle de toute bibliothèque: une affirmation que l'esprit humain tentera de défendre son existence en toute circonstance, si terrible soit-elle", souligne l'écrivain.

C'est par un passage dissimulé dans un mur de la bibliothèque privée de Manguel que le visiteur entre enfin dans la salle où le voyage virtuel commence. Dans une forêt de boulots argentés, des tables de lecture caractéristiques des bibliothèques publiques sont installées. Ne reste plus qu'à prendre place dans un fauteuil, chausser ses lunettes (pas toujours confortables) et son casque audio pour un voyage immobile d'une petite heure.

La réservation est obligatoire auprès de la Fnac, ou le jour même de la visite à la BnF.

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