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Voici le palmarès du Festival de Cannes: Vincent Lindon ému aux larmes

Ce dimanche a sonné la fin du Festival de Cannes 2015. Les critiques ont souvent été durs envers les films sélectionnés mais le jury présidé par les frères Coen a rendu son verdict.

La Palme d'or a été attribuée au cinéaste français Jacques Audiard pour "Dheepan", film qui suit le parcours en France de réfugiés sri-lankais fuyant la guerre mais confrontés à la violence dans une cité de la banlieue parisienne. "Recevoir un prix de la part des frère Coen c'est quelque chose d'assez exceptionnel", "je pense à mon père", a déclaré très ému le cinéaste en recevant la récompense suprême du festival.

Le Grand prix du Festival a été attribué à "Son of Saul" ("Le fils de Saul") du Hongrois Laszlo Nemes. Le film choc sur la Shoah met en scène un juif forcé de participer à la Solution finale en travaillant dans les chambres à gaz.

Le prix du Jury a été attribué au Grec Yorgos Lanthimos pour "The Lobster", fable grinçante et dérangeante sur la solitude, le couple et l'amour. "Je remercie tous ce qui m'ont aidé à produire ce film, les acteurs qui ont si bien compris ce texte et cette histoire si difficile", a déclaré Yorgos Lanthimos en recevant son prix.

Le prix de la mise en scène a été remis au cinéaste taïwanais Hou Hsiao-Hsien pour "The Assassin", histoire d'une justicière dans la Chine du IXe siècle. Dans ce film à l'esthétique ciselée, le réalisateur du "Maître des Marionnettes" explore le genre du wuxia, hérité de la littérature de la Chine ancienne et qui met en scène les aventures du "Chevalier errant". Sauf que cette fois, le chevalier est une chevalière, interprétée par l'actrice Shu Qi.

Le prix d'interprétation masculine a été attribué à l'acteur français Vincent Lindon interprète de "La Loi du marché" du Français Stéphane Brizé. Vincent Lindon y campe un ouvrier au chômage depuis vingt mois qui se bat pour retrouver un emploi, encaissant les coups avec dignité. Très ému, il a chaleureusement remercié le réalisateur et a dédié son prix "aux citoyens laissés pour compte". "C'est la première fois que je reçois un prix d'interprétation", a-t-il souligné, "c'est l'un des trois plus beaux jours de ma vie". L'acteur a estimé que ce prix était "un acte politique". Vincent Lindon est le seul acteur professionnel du film. 

Le prix d'interprétation féminine a été attribué ex-aequo à l'Américaine Rooney Mara ("Carol") et à la Française Emmanuelle Bercot ("Mon Roi"). Dans le film de Maïwenn, Emmanuelle Bercot interprète une avocate qui se retrouve après un accident de ski dans un centre de rééducation. Avec émotion et sensibilité, elle se souvient de l'histoire d'amour qu'elle a vécue pendant dix ans avec Georgio (Vincent Cassel), un séducteur et beau parleur. En larmes, elle a rendu hommage à Maïwenn. "Maiwenn t'a cru en moi comme personne avant, tu m'as regardée comme personne avant". "Elle a choisi une inconnue de 46 ans (...). Il n'y avait qu'elle pour oser". Ce prix récompense "l'audace, le sens aigu de la liberté" de Maïwenn, a-t-elle encore déclaré. En longue robe noire, l'actrice a aussi rendu hommage à son partenaire dans le film, Vincent Cassel. "C'est dur d'être sur scène sans Vincent (...), un acteur merveilleux".

La Caméra d'or a été attribuée au Colombien César Augusto Acevedo pour "La Tierra y la sombra", film consacré à la vie des paysans colombiens. "Je dédie ce prix à tous les paysans de mon pays qui sont de véritables héros et je veux leur dire qu'ils ne sont pas seuls", a déclaré César Augusto Acevedo en recevant son prix. Présenté à la sélection parallèle Semaine de la critique, "La Tierra y la Sombra" met en scène un vieux paysan qui revient au pays pour se porter au chevet de son fils malade. Il découvre un paysage apocalyptique. Il retrouve son ancienne maison. Le foyer est cerné par d'immenses plantations de canne à sucre dont l'exploitation provoque une pluie de cendres continue. Ce prix récompense chaque année à Cannes un premier film de la sélection officielle.

La Palme d'or des courts métrages a été attribuée à Waves'98, du metteur en scène libanais Ely Dagher. Ce film d'animation en arabe de 15 minutes raconte les errances d'Omar dans une banlieue isolée de Beyrouth. "Immergé dans un monde familier mais étranger à sa réalité, il se retrouve en lutte pour sauvegarder ses attaches", indique le synopsis du film. Neuf courts métrages étaient en lice dans cette compétition arbitré par un jury dédié.

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