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Menaces sur des lycées: un Dijonnais mis en examen, mais uniquement pour refus de coopérer

Un Dijonnais de 18 ans, féru d'informatique, a été mis en examen mercredi pour avoir refusé de décrypter son ordinateur, mais pas pour les menaces contre des lycées qui lui ont valu son interpellation lundi près de Dijon.

Ce lycéen a créé un serveur qui permet d'anonymiser les envois et de brouiller les pistes sur internet, susceptible d'être utilisé par des "pirates" de la toile.

Si lui-même s'est désolidarisé des menaces infondées contre des lycées parisiens qui ont fleuri depuis fin janvier, son serveur semble avoir été utilisé pour envoyer un tweet de revendication.

Ce message avait été envoyé par un expéditeur, "Evacuation Squad", pseudo qui cacherait en fait un groupe de "hackers". Ce tweet a permis de remonter à l'adresse IP (numéro d'identification de la connexion internet) du lycéen dijonnais.

Celui-ci a expliqué en garde à vue avoir été prévenu par un utilisateur que son serveur avait été utilisé pour cette revendication. Mais il a refusé de donner aux enquêteurs les codes de son ordinateur.

Il a donc été mis en examen pour "refus de remettre aux autorités judiciaires ou de mettre en oeuvre la convention secrète de déchiffrement d'un moyen de cryptologie".

- Laissé en liberté -

Contrairement aux réquisitions du parquet, il a en revanche échappé à la mise en examen pour "complicité de menaces réitérées de destruction volontaire dangereuse pour les personnes", "complicité de menaces de mort réitérées", "complicité de fausse alerte". Il a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire, alors que le parquet avait requis sont placement en détention provisoire.

Interrogé par l'AFP, le père du suspect a expliqué que son fils était en relation avec "des centaines" de personnes dans le monde et affirmé qu'il n'était "pas du genre à s'attaquer à des lycées avec des alertes à la bombe".

"Ce n'est pas un hacker, un hacker vient pour casser ou pirater, lui c'est un joueur expérimental qui entre dans un système, met un drapeau pour montrer qu'il était là comme un astronaute met un drapeau sur la Lune et il s'en va", a-t-il assuré, décrivant son fils comme "un virtuose de l'informatique".

Les appels contre des établissements scolaires se sont multipliés ces dernières semaines dans un contexte de menace terroriste très élevée, après les attentats du 13 novembre.

Le 1er février et pour la troisième fois en quelques jours, des lycées et collèges parisiens avaient reçu des menaces anonymes par téléphone, entraînant la mise à l'abri des élèves, voire leur évacuation. D'autres établissements en province avaient également reçu des messages menaçants. A chaque fois, la police n'avait rien trouvé et les lycées avaient repris leur fonctionnement habituel.

Un scénario similaire s'était produit au Royaume-Uni. Mais l'enquête française ne porte pas sur ces faits.

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