Accueil Actu

Apple reste plombé par l'iPhone mais promet le retour de la croissance

Apple a fait miroiter mardi son retour à la croissance pour les fêtes grâce à ses nouveaux iPhone, alors que la baisse continue des ventes de son célèbre smartphone vient de se solder par le premier recul de son chiffre d'affaires annuel en quinze ans.

L'accueil des consommateurs pour les nouveaux modèles est "très positif" et "nous sommes suffisamment confiants pour prédire que nous retournons à la croissance ce trimestre", a indiqué le directeur général, Tim Cook, lors d'une téléconférence avec des analystes.

Ce serait un soulagement pour le groupe informatique américain, qui a encore annoncé mardi avoir écoulé tous modèles confondus seulement 45,5 millions d'iPhone, soit 5% de moins qu'un an auparavant, entre début juillet et fin septembre, quatrième trimestre de son exercice décalé.

La perte de vitesse de ce produit vedette, qui avant cette année n'avait jamais vu ses ventes reculer, a continué de se ressentir sur les performances financières.

Le chiffre d'affaires de la marque à la pomme a ainsi diminué pour le troisième trimestre consécutif (-9% à 46,9 milliards de dollars). Sur douze mois, la baisse est de 8% à 215,6 milliards: c'est la première fois depuis l'exercice clos fin septembre 2001 qu'Apple voit son chiffre d'affaires annuel reculer.

Et le bénéfice net est également en déclin, tant sur le trimestre (-19% à 9 milliards) que sur l'ensemble de l'exercice (-14% à 45,7 milliards).

- L'iPhone 7 Plus particulièrement demandé -

Le recul des ventes d'iPhone et des revenus trimestriels avaient été largement anticipés, mais les prévisions livrées par le groupe pour le trimestre entamé début octobre se sont avérées plus optimistes: Apple dit viser 76 à 78 milliards de dollars de chiffre d'affaires, contre seulement 75 milliards attendus par les analystes.

Le directeur financier, Luca Maestri, a noté que ce retour à la croissance sera d'autant plus remarquable qu'il interviendra par comparaison avec "le chiffre d'affaires record" enregistré un an auparavant.

Apple compte en particulier sur ses nouveaux modèles d'iPhone, sortis mi-septembre et susceptibles d'aider ses ventes durant les fêtes de fin d'année, a fortiori à l'heure où son plus gros concurrent dans les smartphones, Samsung, est plombé par les batteries explosives de son plus récent modèle phare.

Apple n'a donné aucun chiffre de vente pour l'iPhone 7, mais ses dirigeants ont assuré mardi que la demande dépassait l'offre, et était particulièrement robuste pour le modèle 7 Plus, à l'écran plus grand... et aux marges plus élevées.

Ils ont également affiché leur confiance quant à un rebond sur le marché chinois, qui est l'un des plus importants pour le groupe mais où le chiffre d'affaires a plongé de 30% au dernier trimestre.

Cela n'empêchait pas l'action Apple de perdre presque 3% dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street.

Les analystes de BMO Capital Markets jugeaient notamment que la perspective d'un retour de la croissance était assombrie par des coûts en hausse, avec un prix moyen de vente un peu plus bas qu'attendu et la prévision d'une marge brute moins élevée qu'espéré par le marché.

- +24% dans les services -

"Le revers de fortune d'Apple est dû en partie au fait qu'il ne tourne plus à plein régime" et ne peut plus compter sur de multiples produits pour soutenir sa croissance, souligne aussi Neil Saunders de la société de recherche Conlumino.

Comme l'iPhone, d'autres produits vedette comme les tablettes iPad ou les ordinateurs Mac (pour lesquels le groupe pourrait annoncer un rafraîchissement de sa gamme jeudi) ont aussi vu leurs ventes reculer au quatrième trimestre (respectivement -6% à 9,3 millions d'unités et -14% à 4,9 millions).

La montre connectée Apple Watch n'a pas été le succès grand public espéré: Apple ne dévoile pas ses ventes, mais le cabinet IDC estime qu'elles ont chuté de 71,6% au dernier trimestre.

Au final, les services (boutiques en ligne, Apple Pay, Apple Music) constituent le seul point vraiment brillant des résultats: Apple met d'ailleurs en avant la croissance de 24% de leurs revenus trimestriels, qui totalisent 6,3 milliards de dollars.

"A long terme, nous voyons ceci comme une partie très lucrative de l'activité d'Apple et de sa croissance, mais ce n'est pas encore au point où cela peut compenser les déclins de revenus ailleurs", relève Neil Saunders.

Suite à des questions d'analystes, Tim Cook a aussi réaffirmé mardi que les domaines de l'automobile ou de la télévision étaient généralement "intéressants". Mais il n'a toujours donné aucun indice concret sur ce que pourrait être le prochain produit révolutionnaire du groupe.

À la une

Sélectionné pour vous