Accueil Actu

L'Europe se dégonfle: vous allez continuer à payer (cher) l'utilisation de votre téléphone à l'étranger

Les recommandations de l'Europe n'ont pas été suivies par les ministres des télécommunications, sans doute sous la pression des opérateurs. Désormais, on a fixe "à la mi-2018"... la poursuite des discussions !

La fin des frais d'itinérance, ou "roaming", ne devrait pas se concrétiser en Europe avant plusieurs années, les Etats membres ayant proposé mercredi de fixer à 2018 la prochaine étape en vue de leur disparition.

Le Conseil, qui représente les Etats, a adopté son mandat de négociation avec le Parlement européen concernant le "paquet télécom" proposé par la précédente Commission européenne.

Le Parlement avait voté en avril 2014 ce texte qui prévoyait notamment que plus aucun surcoût ne soit imposé, à la date du 15 décembre 2015, aux usagers qui utilisent leur téléphone portable dans un autre pays de l'UE que le leur.

La pression des opérateurs

Mais le texte devait ensuite être approuvé par les Etats, et les ministres européens des télécommunications ont longtemps affiché leur propres divergences sur le sujet. En coulisses, il est clair que les opérateurs ont réussi leur lobbying pour convaincre les politiques.

Le mandat de négociation avec le Parlement finalement adopté mercredi prévoit la mise en place d'un nouveau mécanisme de prix. Celui-ci rendra meilleur marché pour les usagers l'utilisation de leur téléphone portable lorsqu'ils voyagent dans l'UE.

Une certaine limite qui reste à fixer...

Dans une certaine limite qui reste à fixer, les consommateurs pourront en effet passer et recevoir des appels, envoyer des SMS et transférer des données sans coût supplémentaire. Mais au-delà de ce seuil, les opérateurs pourront toujours appliquer des frais.

Les Etats se sont mis d'accord pour demander à la Commission "d'évaluer, d'ici mi-2018, quelles mesures supplémentaires pourraient être nécessaires pour éliminer à terme les frais d'itinérance".

Verhofstadt s'énerve

Le président du groupe des Libéraux (ADLE) au Parlement européen, le Belge Guy Verhofstadt, s'est immédiatement insurgé dans un communiqué contre cette position, la jugeant "extrêmement décevante".

"Dire que ce texte manque d'ambition est un euphémisme", ajoute-t-il, prévenant que son groupe politique ne l'acceptera pas, car "les seuls gagnants sont les opérateurs de télécoms nationaux". "Les Etats membres devraient rougir de honte", a-t-il conclu.

À la une

Sélectionné pour vous