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La croissance et les prévisions de Twitter déçoivent encore

Malgré d'importants efforts pour élargir son audience, notamment dans la vidéo en direct, le réseau social américain Twitter continue d'afficher une croissance décevante de ses revenus, tandis que son nombre d'utilisateurs stagne toujours.

L'action du groupe perdait presque 11% vers 00H00 GMT mardi dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street après la publication des résultats du deuxième trimestre.

Twitter revendiquait 313 millions d'abonnés actifs fin juin, soit seulement 3 millions de plus que trois mois plus tôt.

Et si son chiffre d'affaires a progressé de 20% sur un an, son niveau (602 millions de dollars) reste inférieur aux attentes des analystes. C'est également le cas de la prévision pour le troisième trimestre: Twitter table sur des revenus de 590 à 610 millions de dollars, quand les analystes anticipaient jusqu'ici 678 millions.

Dans sa lettre trimestrielle aux investisseurs, le groupe explique que ses résultats et sa prévision reflètent "une demande des annonceurs publicitaires globalement moindre qu'espéré". Il invoque entre autres "une concurrence croissante pour les budgets de marketing sur les réseaux sociaux".

- Sport et politique en streaming -

Pour se différencier, Twitter compte notamment beaucoup sur la vidéo, pour laquelle il a multiplié les initiatives ces derniers mois, avec notamment un nombre croissant de partenariats pour de la diffusion d'événements en direct en streaming.

Il a par exemple diffusé des directs des conventions républicaines et démocrates en vue de l'élection présidentielle américaine, et annoncé plusieurs partenariats notamment pour retransmettre des événements sportifs.

Ces efforts dans la vidéo en direct visent entre autres à faire enfin décoller le nombre des utilisateurs, qui stagne depuis maintenant plusieurs trimestres. Mais par ailleurs, "des marques comme Anheuser-Busch Inbev, Nestlé, Sony Pictures et Verizon sont seulement quelques uns des annonceurs qui sont enthousiastes à l'idée de faire de la publicité au sein de nos nouveaux contenus en streaming en direct cet automne", assure le groupe.

Il prévient toutefois que "cela prendra du temps pour que les annonceurs comprennent l'impact des publicités vidéo sur mobile par rapport aux autres solutions". Pour décrocher des budgets publicitaires, il faudra d'abord qu'il améliore "dans les quelques prochains trimestres" les outils et fonctionnalités de ses offres publicitaires, notamment pour permettre de mesurer et cibler l'audience, ou planifier la fréquence et la portée des publicités.

La vidéo, et en particulier celle diffusée en direct sur le réseau ou par le biais de son application mobile Periscope, est l'une des grandes priorités affichées par Jack Dorsey, le co-fondateur de Twitter qui avait été rappelé aux commandes l'an dernier pour tenter de relancer le réseau.

Après un démarrage en trombe à la Bourse de New York fin 2013, la course de Twitter avait en effet très vite ralenti, les investisseurs s'inquiétant de ses perspectives de croissance.

L'action du réseau s'échange aujourd'hui à un quart de la valeur qu'elle affichait à son pic de fin 2013, et elle a même enfoncé plusieurs planchers historiques depuis le début d'année, encourageant les spéculations sur un possible rachat.

Parmi les autres priorités de Jack Dorsey figure une simplification du service, qu'il reconnaît être trop compliqué, afin de le rendre plus attrayant pour le grand public. Les utilisateurs les plus actifs aujourd'hui sur Twitter sont en effet plutôt des célébrités et des professionnels de la communication ou de la politique.

"Nous voyons des bénéfices directs des récents changements dans les produits, et avec une exécution disciplinée, nous pensons que nous pouvons avoir un engagement amélioré et une croissance de l'audience sur la durée", a affirmé le groupe mardi.

Cela ne se reflète toutefois pas vraiment dans ses performances financières.

Twitter, qui n'a jamais dégagé un dollar de bénéfice net depuis sa création il y a dix ans, a encore accusé une perte nette de 107 millions de dollars au deuxième trimestre.

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